Cet ouvrage constitue le point culminant de ma philosophie paléo, qui a pris forme durant les vingt dernières années grâce à mes expériences et à des recherches poussées. Je ne suis ni un scientifique, ni un médecin. Je suis athlète, entraîneur et depuis l’enfance en quête de bonheur, d’une santé exceptionnelle et de performances maximales. Le Modèle paléo représente une tentative personnelle de résumer les informations fournies par les biologistes spécialistes de l’évolution les plus réputés, les paléontologues, les généticiens, les anthropologues, les médecins, les nutritionnistes, les coachs, les entraîneurs, les chercheurs en alimentation, les physiologistes du sport sous la forme d’une brève liste de lois comportementales favorables à l’expression optimale des gènes et à leur survie au cours de l’évolution. Si ce livre est un produit du nouveau millénaire, les lois comportementales qu’il énonce sont aussi vieilles que l’humanité. Elles exposent simplement les fondamentaux de la santé qui semblent avoir été oubliés ou mal interprétés par le monde moderne. Le contenu de cet ouvrage n’est entaché ni de prétention ni de convenances. Je n’ai de comptes à rendre à aucun employeur, aucune agence gouvernementale, aucun organisme d’attribution, aucun sponsor ni aucune autre puissance supérieure susceptible de modifier mon message. Jeune, j’ai couru plus de 160 km par semaine des années durant avec pour seul but de participer aux sélections du marathon olympique en 1980. À mon apogée, beaucoup me considéraient comme l’image même de la santé : 6 % de graisse corporelle, un coeur battant à 38 battements par minute au repos et un marathon effectué en deux heures et dix-huit minutes. Si j’ai atteint quelques sommets notables au cours de ma carrière de coureur d’endurance, j’ai aussi connu quelques contreperformances dévastatrices. Peu après mon meilleur marathon, le stress physique monumental induit par mon entraînement et un régime dernier cri « hautement énergétique » ont résulté en une succession de blessures graves, de maladies et un burn-out. Image même de la santé, j’étais en réalité un exemple de stress et d’inflammation. J’étais le gars le plus en forme d’Amérique et pourtant, je souffrais de coups de fatigue récurrents, d’ostéoarthrite aux deux pieds, d’une tendinite grave à la hanche, de maladies gastro-intestinales liées au stress et d’au moins six infections des voies respiratoires supérieures par an. La plupart des gens ont vécu des expériences moins extrêmes que la mienne mais nous avons presque tous connu les mêmes résultats en suivant les préceptes édictés par l’opinion majoritaire de l’époque : des efforts pour maigrir voués à l’échec à 96 % sur le long terme, des programmes d’entraînement menant à l’épuisement ou à une appétence accrue pour le sucre et des traitements médicaux exacerbant la cause sous-jacente de la douleur et soulageant à peine les symptômes (sans parler de leurs effets secondaires désagréables). Je loue vos efforts et votre désir de bien faire et je comprends tout à fait la frustration qui découle des tentatives de succès initiées au sein d’un tourbillon de conseils confus et contradictoires. Avec le Modèle paléo, mon objectif est de montrer la faillite éthique et scientifique d’une grande partie de l’industrie, fort lucrative, de la santé et de la forme et d’enlever les nombreuses couches de blabla marketing, de bon sens populaire et de dogmes manipulateurs pour les remplacer par dix règles comportementales simples, inspirées de l’évolution réussie de nos ancêtres. Arrêtez-vous et réfléchissez un instant à cette affirmation simple car il s’agit d’un raisonnement puissant et irréfutable pour vivre selon les préceptes du Modèle paléo : malgré des obstacles incalculables, les êtres humains se sont imposés en s’adaptant aux pressions sélectives de l’environnement sur des milliers de générations. Nos ancêtres préhistoriques étaient minces, forts, intelligents et productifs ce qui leur a permis de survivre, de se reproduire, de dominer des membres physiquement plus imposants du règne animal et d’exploiter presque tous les coins de la Terre. Aujourd’hui, à 58 ans, je me sens en meilleure santé, plus en forme, plus heureux et plus productif que jamais. Je ne suis plus champion de marathon ni de triathlon (et ne le souhaite d’ailleurs pas) mais je conserve un poids de 75 kg avec 8 % de graisse corporelle. Je mange autant de nourriture délicieuse que je le souhaite, je ne suis pas tenu par des horaires de repas réguliers, je fais seulement de l’exercice trois à six heures par semaine, et je ne tombe presque jamais malade. Mes clients personnels – qui sont des triathlètes champions du monde ou des citoyens ordinaires qui essayent juste de perdre quelques kilos, sans compter les dizaines de milliers de lecteurs de mon blog – rapportent des bénéfices similaires. Maintenant, c’est votre tour.