Bébé a une méfiance naturelle pour les aliments nouveaux. On pense qu’il s’agit d’un mécanisme génétique qui protège l’enfant en lui évitant d’absorber des aliments inconnus qui pourraient présenter un danger. D’une manière générale, les enfants préfèrent les aliments qui apportent beaucoup de calories par gramme (comme les pommes de terre) parce qu’ils les associent au plaisir d’être rassasiés. Donc les enfants préfèrent les aliments à densité calorique élevée souvent riches en graisses, en sucre ou dont l’index glycémique est élevé, et ils ont tendance à dédaigner les aliments à densité calorique faible comme les fruits et les légumes, pourtant plus intéressants pour leurs nutriments et leurs conséquences physiologiques. Or les parents sont souvent impatients de donner à leur enfant des aliments associés à une bonne santé, comme les légumes. Commet les faire accepter par bébé ?
La récompense
Les parents usent souvent d’une stratégie de récompense, du type : «si tu manges tes épinards, tu auras de la glace». Cette stratégie a été évaluée dans de nombreuses études, et elle n’est pas efficace. Si à court terme, elle peut amener l’enfant à manger un nouvel aliment, à long terme elle est contre-productive et peut même entraîner un rejet complet.
Que penser de cette technique ?
N’utilisez pas un aliment comme récompense pour amener l’enfant à en avaler un autre. Ceci renforce l’attractivité de l’aliment-récompense (la glace) au détriment de l’autre aliment (les épinards).
La répétition
Des travaux conduits dans les années 1980 ont montré qu’un enfant accepte un aliment qu’il avait commencé par rejeter à partir du moment où il a appris qu’il n’en subira aucune conséquence malheureuse. Mais pour parvenir à cette acceptation, il aura fallu présenter l’aliment à l’enfant à plusieurs reprises – jusqu’à 10 fois. Une fois que l’aliment est accepté – par exemple la banane, l’enfant accepte volontiers des aliments de texture et de goût similaires (par exemple la pêche).
Dans une série d’études conduites à l’University College de Londres pour savoir si les enfants (âgés de 3 à 5 ans) pouvaient être persuadés de manger un légume qu’ils avaient rejeté, les chercheurs ont constitué trois groupes de parents-enfants. Dans le premier groupe, l’aliment a été représenté chaque jour pendant deux semaines. Dans les deux autres groupes, les parents ont été laissés libres d’user de leurs moyens de persuasion habituels. Résultat : les enfants du premier groupe étaient deux fois plus nombreux à accepter le légume que dans les autres groupes.
Que penser de cette technique ?
Patience ! Revenez à la charge quasi-quotidiennement pour faire accepter un aliment.
Le mimétisme
Les études montrent aussi que les enfants sont influencés par le comportement de leur entourage : famille, personnel d’encadrement, etc. Ils acceptent plus volontiers un aliment s’ils voient d’autres personnes le manger. De la même manière, un enfant qui voit un proche refuser de manger un aliment aura tendance à l’imiter. C’est la famille proche qui a le plus d’influence sur un jeune enfant, alors que pour un enfant scolarisé, ce sont ses amis du même âge.