Cerveau : bien manger ne suffit pas

Cerveau : bien manger ne suffit pas

Qu’est-ce qui vous a poussé à vous spécialiser en diététique et nutrition ? Ce n’est pas une démarche courante pour un pharmacien…

Une envie de formation commune avec mon frère médecin et un premier stage avec le nutrithérapeute Jean-Paul Curtay à Paris en 1993 m’ont mis le pied à l’étrier. L’intérêt suscité par cette formation a rapidement fait place à la passion. Comme tout passionné, j’ai communiqué sur l’intérêt de la diététique et de la nutrition dans la famille, mon cercle d’amis et les patients dans mon officine.
La diététique et la nutrition sont devenues incontournables dans l’accompagnement des pathologies (VIH, pathologies auto-immunes comme la sclérose en plaques ou la polyarthrite rhumatoïde notamment), dans la prévention, le maintien du poids de forme et autres.

Pour le cerveau, bien manger est-il suffisant pour une personne en bonne santé par ailleurs ?

Non : c’est une base incontournable, mais en l’état actuel de déficience généralisée de la population en vitamines, minéraux, oligoéléments, il faut faire appel à des outils que sont les compléments alimentaires.
La phytothérapie est également indispensable pour optimiser cet organe principal qu’est le cerveau.

Quels sont les nutriments importants ?

Si tous les nutriments sont importants pour le cerveau, trois catégories possèdent une influence déterminante sur nos performances intellectuelles :

  • Les acides gras polyinsaturés de la série oméga-3
  • Les antioxydants, protecteurs
  • Les acides aminés, précurseurs de nombreux neurotransmetteurs

A quoi servent exactement les oméga-3 ?

L'acide docosahéxaénoïque, DHA, un oméga-3 à longue chaîne entre dans la composition des neurones, il est donc essentiel pour des neurones performants. Les besoins en oméga-3 et en particulier en DHA sont très importants chez le fœtus et le jeune enfant. Avec l’âge nos métabolismes s’émoussent et la capacité de transformation et d’absorption de ces acides gras sont altérés, de ce fait nos apports doivent augmenter pour obtenir un résultat identique.
Les phases de performance (examens, reconversion professionnelle, etc.) affectent notre cerveau. Dans ces phases de vie, un complément nutritionnel riche en oméga-3 est un outil d’équilibre déterminant à la dose de 500 mg EPA et DHA par jour.
Poissons gras, huile de colza, de noix et de cameline en sont les meilleures sources alimentaires.

Les antioxydants protègent le cerveau de quoi ?

L’énergie amenée à notre cerveau est immense et l’oxygène utilisé pour cela est générateur de radicaux libres. Or nos neurones sont très sensibles à ces radicaux libres. En excès, ils altèrent notre capacité de réflexion, de réactivité et érode notre mémorisation ; les capacités cognitives se mettent en berne.

  • Les vitamines C et E et les caroténoïdes des légumes et des fruits permettent de neutraliser les radicaux libres liés aux oxydations intenses dans notre cerveau.
  • Les polyphénols contenus dans les plantes sont également de puissants antioxydant.
  • L’EGCG du thé vert est  très performant comme protecteur neuronal.

Quels acides aminés ont une influence déterminante sur les capacités cognitives ?

De nombreux acides aminés sont impliqués dans la synthèse des messagers chimiques du cerveau mais deux sont particulièrement intéressants:
La tyrosine : elle permet la synthèse de neurotransmetteurs de la famille des catécholamines dont font partie des stimulants comme l’adrénaline, la noradrénaline et la dopamine. Dopamine en forme = motivation, mémorisation, cognition. La noradrénaline joue, elle, un rôle dans l’attention, les émotions, le sommeil, le rêve et l’apprentissage. L’adrénaline est l’hormone du stress qui nous prépare à la fuite ou au combat.
Le tryptophane qui est le précurseur de la sérotonine, le messager chimique de l'humeur et de l'appétit et de la mélatonine qui permet l’endormissement.
Pour aider à améliorer la mémoire et la performance, 500 mg de tyrosine deux fois par jour sur 15 jours sera un complément utile.

A l’inverse quel est l’impact sur le cerveau d’une mauvaise alimentation ?

Nous avons les neurones que nous méritons en fonction de ce que nous avalons.
Une alimentation riche en acides gras saturés (viandes grasses d’élevage, charcuteries, huile de palme...) et acides gras trans (préparations industrielles, plats préparés...) empêchent une bonne communication neuronale et induisent une diminution des capacités cognitives. Une alimentation riche en aliments à index glycémique élevé tels que pain blanc, céréales raffinées, céréales du petit déjeuner libère du glucose en quantité importante dans le sang. Cette libération rapide induit une augmentation forte du glucose sanguin. La réponse du corps est une production importante d’insuline qui nous met en hypoglycémie réactionnelle, diminue nos capacités intellectuelles et notre concentration. C’est le fameux « coup de pompe » de 11 h consécutif à un petit déjeuner sucré.
Une alimentation industrielle à base de produits préfabriqués et de culture intensive et productiviste, contenant conservateurs, pesticides, polluants divers et variés, impacte négativement nos neurones (bien lire les étiquettes). En fonction du terrain individuel, la toxicité induite diminue nos performances intellectuelles et prédispose à des pathologies neuronales.

Existe-t-il des âges ou des situations de vie demandant une plus grande vigilance concernant la santé du cerveau ?

Oui : l’âge et les situations de vie impactent la performance du cerveau.
Avant l’âge adulte, l’apprentissage de la vie à travers la sociabilité, la scolarité, les études, nécessite de la part des parents une écoute particulière (sur les difficultés de mémorisation par exemple).
La grossesse est une phase cruciale pour la construction du cerveau du fœtus et la préservation de l’intégrité des fonctions cérébrales de la mère.
Le stress sociétal est un facteur de plus en plus présent et les difficultés rencontrées dans la vie professionnelle et la vie tout court familiale, couple… sont des moments où la vigilance doit être accrue.
Un licenciement et une remise en cause de sa profession en est un exemple crucial. Un cerveau au top sera un atout dans ce changement.
Les changements hormonaux comme la ménopause, l’andropause plus tardive bousculera nos métabolismes et la performance du cerveau en pâtira.
Les pathologies brutales ou chroniques, les traumatismes (accidents route, ou psychologiques séparation, divorce, perte d’un être cher) sont autant de situations sensibles.
La retraite souvent vécue comme une rupture est également une épreuve.

À qui s’adresse en priorité Un cerveau au top ?

  • Toute personne voulant maintenir ses capacités intellectuelles : trou de mémoire, mauvaise concentration, fatigue intellectuelle et physique, manque de motivation, blues, jeune retraité...
  • Toute personne en accompagnement d’une pathologie, pour un meilleur confort de vie.
  • Tout individu soumis à une obligation de résultat (étudiant, stagiaire, changement de profession…)
  • Toute personne soumise à un environnement de pollution devant se détoxifier.
     

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