- les phages lytiques, qui infectent la bactérie, détournent sa machinerie cellulaire pour se reproduire et tuent la bactérie en la faisant exploser, libérant des dizaines de « bébés phages ».
- les phages tempérés, qui installent leur génome dans celui de la bactérie et restent en dormance.
Avant que les antibiotiques soient mis au point et utilisés pour traiter les infections bactériennes, une autre méthode existait : la phagothérapie. Elle utilisait des prédateurs naturels des bactéries, les phages, c'est-à-dire, comme leur nom l’indique, des virus «mangeurs de bactéries».
En raison des graves problèmes de résistance aux antibiotiques actuels, la phagothérapie découverte en 1917 suscite aujourd’hui un regain d’intérêt. Des essais cliniques sont d’ailleurs en cours partout dans le monde.
Les phages, ou bactériophages, sont spécifiques de leur bactérie cible: ils ne risquent donc pas de s’attaquer à de « bonnes » bactéries de la flore intestinale, comme le font par exemple les antibiotiques qui possèdent un plus large spectre d’action. De plus, les phages sont des virus naturellement présents dans l’environnement : ils abondent dans les égouts par exemple. On en trouve en fait partout où vivent des bactéries, y compris dans le microbiote intestinal.
Il existe deux types de phages :
La phagothérapie utilise uniquement des phages lytiques, ceux qui détruisent la bactérie.
Si en France et dans la plupart des pays du monde, la phagothérapie a été supplantée par les antibiotiques dès les années 1940, celle-ci a continué à être utilisée dans des pays de l’ancien bloc soviétique, comme la Russie, la Pologne et la Géorgie.
Toutefois, en France, les préparations de phages étaient toujours inscrites dans le Vidal (répertoire officiel des médicaments) jusqu’en 1974. Et certains médecins hospitaliers ont continué à la pratiquer à titre compassionnel jusque récemment. Aujourd’hui, les patients français n’ont pour l’instant pas accès à la phagothérapie, sauf à titre compassionnel, c’est-à-dire s’ils risquent de mourir ou de se faire amputer.
En Géorgie en revanche, la phagothérapie est toujours vivace. L’Institut Eliava de Tbilissi est même une référence mondiale dans le traitement d’infections par des phages.
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