L’infection peut être silencieuse. Sur 100 personnes mordues par une tique, 5 développent des anticorps et une personne sur 10 avec des symptômes deviendra un malade chronique. Lorsqu’elle s’accompagne de symptômes, ils sont classés de manière un peu schématique selon trois stades cliniques : symptômes localisés, symptômes disséminés et symptômes tardifs.
Premiers symptômes
L’incubation dure généralement 7 à 14 jours mais peut aller de 1 à 36 jours. Quelques jours ou quelques semaines après une morsure de tique, une rougeur peut apparaître sur la peau, de la forme d’un anneau. Cette rougeur qui tend à s’étendre à partir du point central constitué par la morsure de la tique est appelée erythema migrans ou érythème migrant (EM).
Si aucun traitement n’est prescrit, l’EM persiste quelques semaines ou quelques mois, puis disparaît. Les autorités sanitaires européennes estiment, sur la base d’études prospectives, que l’EM est présent chez 70 à 90% des patients contaminés, mais ces chiffres sont contestés par des chercheurs indépendants qui pensent que la moitié des patients au moins n’ont pas connu d’EM. D’autres types de rougeurs plus banales pourraient donc signer une morsure infectée. Il faut aussi dire qu’une rougeur de type EM peut être provoquée par des piqûres d’insecte, sans rapport avec une infection.
Chez certaines personnes, l’EM ou les manifestations cutanées de l’infection s’accompagnent de symptômes de type grippal, avec de la fièvre, des douleurs articulaires et musculaires, des maux de tête, un malaise, une fatigue, une nuque raide et douloureuse mais aucun des signes respiratoires de la grippe.
Quelques semaines ou quelques mois plus tard, et parfois même jusqu’à deux ans après l’infection, peuvent apparaître de nouveaux symptômes. Ces symptômes varient selon le type d’organisme infectieux. Les douleurs articulaires de type arthrose sont fréquentes chez les patients européens. Ce sont des douleurs intermittentes, avec ou sans gonflement articulaire. Elles peuvent durer des mois ou même des années.
Les signes neurologiques apparaissent chez 15% des patients infectés environ. Les plus fréquents sont : méningite, paralysie faciale, radiculite (inflammation d’un nerf), mais aussi et plus rarement myélites, inflammation des nerfs crâniens, chorée, encéphalite. Certains signes peuvent persister plusieurs mois et entraîner des séquelles.
Les signes cardiaques – palpitations, vertiges, douleurs thoraciques - sont parfois observés chez les patients d’Amérique du Nord, mais ils sont rares en Europe.
Les symptômes tardifs
Plusieurs mois, voire plusieurs années après l’infection initiale, certains patients passent à un troisième stade de la maladie, avec une arthrose chronique, des troubles neurologiques ou une affection de la peau appelée acrodermatite atrophiante chronique, et qui apparaît surtout sur les membres. Il s’agit d’une décoloration rouge ou violacée de la peau, souvent accompagnée de gonflement et suivie d’une atrophie progressive dans les zones touchées. Les femmes sont plus atteintes que les hommes.
En Europe, les borrélioses peuvent conduire à des complications neurologiques : méningo-encéphalites (chez moins de 5% des patients avec signes neurologiques), ou encore vasculite cérébrale.
Parmi les symptômes tardifs les plus fréquemment observés chez les personnes souffrant de maladie de Lyme, on trouve :
- un syndrome de fatigue chronique (SFC),
- la fibromyalgie (fatigue, douleurs musculaires, problèmes de sommeil, troubles digestifs…),
- des maux de tête permanents et le sentiment d’avoir le « cerveau dans le brouillard »,
- des troubles visuels,
- des picotements dans les yeux,
- des troubles du sommeil,
- des douleurs migrantes,
- des acouphènes,
- des crampes et des sueurs nocturnes,
- des troubles cardiaques et respiratoires,
- un paralysie faciale,
- une dépression chronique,
- des douleurs articulaires, notamment dans les genoux, le dos, le cou (cervicales)
- des inflammations ligamentaires,
- des maux d’estomac et d’intestins,
- les troubles métaboliques du foie,
- des alternances diarrhée-constipation,
- la sensation de « jambes qui s’effondrent » au cours de la marche,
- des inflammations ganglionnaires qui apparaissent sans raison ici et là,
- des difficultés d’élocution,
- des difficultés de concentration,
- des sautes d’humeur chroniques,
- une hypersensibilité à tout contact sur la peau, etc.
Cette liste est issue du livre de Judith Albertat. Vous en trouverez une liste plus détaillée et quasi exhaustive des symptômes liés à la borréliose de Lyme dans Soigner Lyme et les maladies chroniques inexpliquées.