Une crise cardiaque est un malaise, généralement dans la poitrine, à prédominance douloureuse, et se terminant par un décès en moins d’une heure dans environ 50 % des cas sans que de quelconques secours (famille, pompiers, SAMU) aient pu intervenir. Dans certaines populations fragilisées par un mode de vie très déraisonnable, la fréquence du décès dans les premiers jours peut atteindre 80 %.
Quand le malaise est dans la poitrine, dans 95 % des cas, c’est le coeur qui présente une défaillance. Mais il y a des équivalents de ces crises qui concernent d’autres organes, la plus fréquente étant l’attaque cérébrale qui tue moins – il n’y a pas d’arrêt cérébral comme il y a des arrêts cardiaques – mais qui laisse plus de handicaps (notamment des paralysies) quand on en survit.
Quand on n’en meurt pas tout de suite ou presque, qu’est-ce qui se passe ?
Pour les crises cardiaques, dans un pays urbanisé comme la France, les choses se passent le plus souvent en compagnie des services d’urgence, un progrès médical majeur. Le patient lui-même ou un proche s’alarme des symptômes (douleur dans la poitrine, palpitation, essoufflement, malaise général) et décide d’appeler les secours (SAMU, pompiers) qui se déplacent très vite (domicile, lieu de travail, lieu public). C’est rarement le patient qui se déplace jusqu’à un secours potentiel. Le responsable des secours décide alors – s’il y a suspicion de crise cardiaque – l’hospitalisation immédiate. Parfois, on pratique sur place un électrocardiogramme qui permet d’approcher le diagnostic. Au moment du transport, des premiers soins sont donnés : oxygène au masque, morphine si la douleur est importante, et mise en place d’une perfusion. Rien ne doit retarder le transport vers l’hôpital.
Pourquoi une telle urgence si la crise cardiaque est déjà là ?
Parce que chez les survivants de la première heure, le pronostic ultérieur dépend beaucoup de la précocité du traitement. En schématisant, si au bout de 3-4 heures on est toujours en vie et toujours sans traitement, aucun traitement appliqué à partir de ce moment ne permettra de modifier le pronostic à moyen terme. A partir de la quatrième heure environ, le mal est fait, si on peut dire. Ainsi, plus on intervient vite, meilleur sera le pronostic.
Le but principal de tout traitement pendant les 3 premières heures est de sauver du tissu cardiaque (du muscle) mis en danger par la crise cardiaque. Celle-ci a été provoquée par l’obstruction d’une artère et le tissu cardiaque irrigué par cette artère souffre d’un manque d’oxygène; plus le manque d’oxygène est intense et durable et plus la masse de tissu détruite est importante ; et évidemment, plus les fonctions du coeur risquent d’être altérées. Au-delà de 4 heures, il n’y a plus rien à sauver.
Plus on sauve du tissu cardiaque et meilleur sera le pronostic, notamment en termes de complications électriques (les pires) ou mécaniques (amputation de la capacité de travail du coeur).