Les examens de laboratoire dans le diagnostic de la maladie de Lyme

Les examens de laboratoire dans le diagnostic de la maladie de Lyme

Le test ELISA et ses limites

Le plus souvent, le médecin demande une recherche indirecte : on recherche les anticorps dirigés contre les bactéries. Les anticorps sont des protéines (immunoglobulines) qui sont produites lorsque des cellules du système immunitaire rencontrent des protéines ou d’autres molécules appelées antigènes. Lorsqu’on découvre des anticorps dirigés contre la borréliose, c’est comme si on trouvait des traces de pas sur le sable : cela signifie que la bactérie est « passée par là », c’est-à-dire dans l’organisme. La recherche d'anticorps se fait d’abord par une technique immuno-enzymatique (ELISA). 
Juste après la morsure d’une tique et confirmation d’une contamination, les tests ELISA sont inutiles car la sérologie est souvent négative, ou alors elle va témoigner d’un contact ancien avec une bactérie. Les anticorps IgM apparaissent 1 à 2 semaines après l'infection, avec un pic autour de la quatrième ou cinquième semaine. Les IgG apparaissent 2 semaines environ après la contamination, et culminent 4 semaines après. 
 

Le Western-Blot

Si le test ELISA est positif, le médecin demande une recherche par immuno-empreinte (Western Blot - WB).
Le WB est plus fiable que le test ELISA car plus spécifique. Malheureusement, certains spécialistes assurent que plus de la moitié des tests ELISA restent négatifs même en cas d’infection. Or la confirmation par WB n’est demandée qu’en cas d’ELISA positif ou équivoque, ce qui pourrait priver un grand nombre de patients d’un diagnostic sérologique et les laisser seuls avec leurs symptômes.
Le WB indique quels sont les anticorps sanguins contre des protéines d’un certain poids moléculaire. Le WB mesure IgM et IgG. Le sang est incubé avec des bandelettes spéciales (blots) contenant des protéines antigéniques de Lyme. Leur poids moléculaire va de 18 kilodaltons (kD) à 93 kD. Si des anticorps sont présents dans le sang, ils réagissent avec les bandelettes. Les réactions apparaissent sous la forme de stries linéaires appelées bandes, qui sont identifiées séparément selon leur position sur la bandelette.
Les résultats des WB indiquent le type de bandes réactives et leur nombre. Les bandes 41kD apparaissent le plus tôt mais ne sont pas spécifiques de Lyme. Par exemple, des chercheurs de l’université Columbia (New York, NY) ont trouvé que la bande 41 KD apparaît chez des personnes en bonne santé qui n’ont jamais eu Lyme. La raison évoquée est que des membres de la famille des bactéries spirochètes, autres que Borrelia, peuvent siéger dans la bouche.
L’EUCALB (European Concerted Action on Lyme Borreliosis) estime qu’un immunoblot IgM est considéré comme positif si deux des trois bandes suivantes sont présentes : OspC (24 kD), BmpA (39 kD) et Flagelina (41 kD). Un immunoblot IgG est positif si 5 des bandes antigéniques suivantes sont présentes : p17, p18, p21 (DbpA), OspC (p22, 23, 24, 25), OspD (p29), p30, OspA (p31), OspB (p34), p58, p83/100 et VlsE.
 

La sensibilité des tests

Dans les neuroborrélioses, la sensibilité des tests va de 30 à 100 %. Malgré tout, plus la maladie est avancée, plus il y a de chances de voir apparaître un résultat positif. Mais il est parfois difficile de faire la distinction entre une contamination ancienne, qui a été traitée avec succès ou s’est résolue d’elle-même et une infection active car les IgG peuvent persister plusieurs années après la guérison.
Le WB peut donner des faux positifs en particulier lorsqu’il y a une maladie auto-immune, ou des infections aiguës autres que Lyme. 
Il peut aussi donner des faux négatifs, même si la sensibilité et la spécificité des nouveaux tests a été améliorée. Mais si une personne a reçu des antibiotiques avant un WB, la réponse immunitaire a pu être supprimée si bien que cette personne peut avoir un ELISA et un WB négatifs, même en cas d’infection réelle.
 

La recherche directe de la bactérie

Les recherches directes sont possibles : dans ce cas on recherche la présence de l’ADN de la bactérie par PCR (polymerase chain reaction) dans des biopsies réalisées sur l’érythème et l’acrodermatite atrophiante chronique ou encore dans du liquide synovial s’il y a atteinte de l’articulation. 

Attention ! Les médecins qui pensent à demander un diagnostic sérologique de la maladie de Lyme oublient souvent de rechercher d’autres infections ayant pu être transmises par la tique, comme la babésiose (une maladie qui donne des symptômes proches de la malaria et qui est transmise par la bactérie Babesia), l’anaplasmose ou ehrlichiose (transmise par les bactéries Anaplasma). Sans compter que d’autres spirochètes ont été découverts récemment comme Borrelia miyamotoi, qui donne des symptômes proches de Lyme. 

Retrouvez ces tests et leurs limites expliqués de manière simple et à la lumière de l'expérience d'une malade dans le livre de Viviane Schaller, Maladie de Lyme l'épidémie qu'on vous cache.

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