Les médecins passent à côté de la maladie de Lyme parce que les examens sanguins pour la diagnostiquer sont très peu fiables. On apprend à la plupart des médecins, durant leurs études, à faire un protocole de test en deux temps qui commence par un Elisa, et qui est suivi d’un Western-Blot seulement si le test Elisa est positif. Malheureusement, le test Elisa est extrêmement peu sensible. La plupart des études scientifiques montrent qu’il a une sensibilité moyenne de 56 %, d’autres études démontrent que cette sensibilité est encore moins bonne.
Dans une récente étude conduite à l’Université John Hopkins, une des écoles de médecine les plus prestigieuses des Etats-Unis, on a démontré que le protocole de test Elisa pour la maladie de Lyme ne permettait même pas de détecter 75 % des patients. Et souvent, le test Western-Blot n’est pas meilleur. Il y a une centaine de types de maladie de Lyme aux Etats-Unis, et plus de 300 dans le monde. La plupart des Western-Blot ne testent qu’un type à la fois.
De ce fait on se retrouve dans une situation très difficile. La maladie de Lyme est la maladie vectorielle qui se développe de la manière endémique la plus importante dans le monde, elle simule n’importe quel processus de maladie connue en médecine, et les tests de détection ne sont absolument pas fiables. Comment faire face à ce problème ?
J’ai rencontré aux Etats Unis plus de 12 000 patients atteints de la maladie chronique de Lyme durant ces 25 dernières années. Ces patients viennent du monde entier, y compris d’Europe. Si l’on veut trouver une réponse pour eux, il faut se dire que le point le plus important à considérer avant toute autre chose, c’est le vrai diagnostic clinique. Le CDC (Center for Disease Control : organisme d’évaluation des maladies) aux Etats-Unis a conclu que le test Elisa pouvait servir et être utilisé par les organismes de santé dans les cas d’épidémies de Lyme touchant une importante part de la population, précisant que le diagnostic devait avant tout être clinique.
Nous ne devrions donc pas seulement nous reposer sur les seuls tests sanguins pour le diagnostic. Mais, alors, comment faire celui-ci ?
La caractéristique essentielle de la maladie de Lyme, c’est que, souvent, les symptômes vont et viennent, associés aux bons et aux mauvais jours. Les douleurs articulaires, musculaires, les symptômes neuropathologiques de type fourmillements, engourdissement et brûlures vont et viennent également et ont tendance à migrer ici et là. Une antibiothérapie, qu’elle soit administrée pour la maladie de Lyme ou pour d’autres infections, va alors souvent apporter une amélioration ou au contraire une dégradation des symptômes en fonction de la capacité à tuer Borrelia. C’est ce qu’on appelle une classique réaction Jarish Herxheimer. J’ai aussi remarqué que les patients étaient souvent co-infectés par d’autres bactéries, des parasites et des virus. C’est, entre autres, ce qui explique pourquoi ils restent malades. Les co-infections les plus courantes contiennent des organismes tels que Bartonella (maladie de la griffe du chat), mycoplasmes, chlamydiae, ehrlichia/anaplasma, des infections à rickettsie ou des organismes parasitaires tels que babesia. La Babésiose est particulièrement problématique car elle multiple par 3 ou 4 les symptômes de la maladie de Lyme, générant des fièvres qui ressemblent à celle de la malaria, des sueurs, des frissons, mais aussi des toux inexpliquées, des sensations de suffocation et un souffle court. Si ces co-infections ne sont pas correctement diagnostiquées et traitées, les patients restent malades de manière chronique.
D’autres terribles variables chez ces patients atteints de manière chronique sont les réactions auto-immunes, secondaires à la maladie de Lyme, les inflammations, la sensibilité d’exposition aux produits toxiques environnementaux dont les métaux lourds comme le mercure et le plomb, mais aussi les problèmes de détoxification, les troubles du sommeil, les troubles psychologiques sous-jacents, les dysfonctionnements hormonaux et ceux des mitochondries, en plus des déficiences en vitamines et minéraux. C’est pourquoi j’ai donné le nom de MCIDS (Multiple Chronic Infectious Disease Syndrome) à ce syndrome de la maladie de Lyme et ses co-infections : tout ceci explique en partie la raison pour laquelle de nombreux patients restent malades de façon chronique sans jamais trouver la cause de leur maladie.