Les symptômes de la fibromyalgie

Les symptômes de la fibromyalgie

Des besoins primordiaux niés

Il est très peu probable de faire une fibromyalgie si l’on n’a pas un terrain génétique d’hypersensibilité. La fatigue amplifie cette tendance (intolérance aux imprévus, aux contrariétés, au chaud, au froid, etc.). Mais ce terrain seul ne suffit pas pour tout expliquer. Lorsque l’on est fatigué, il est simple de se reposer, ce que ne font pas les personnes touchées par le syndrome de fatigue chronique. Or ce qui favorise l’apparition de la fibromyalgie c’est que la personne ne s’est pas écoutée, qu’elle ne s’est pas arrêtée, qu’elle n’a pas pris les moyens et le temps de récupérer proportionnellement à ses efforts.
Le (ou « la » car ce sont le plus souvent des femmes) futur fibromyalgique, est une personne qui ne s’autorise pas à ressentir sa fatigue ou ses inconforts, qui ne s’arrête pas dans la journée, parfois dans la semaine, parfois dans le mois, parfois dans l’année, parfois pendant des années. Une personne qui nie ses besoins. Souvent une personne très généreuse, qui se croit obligée de faire des tas de choses qu’elle pourrait déléguer ou laisser ceux qui le lui demandent assumer leurs responsabilités. Une personne dont les proches, les collaborateurs ou la hiérarchie « profitent » souvent en se déchargeant sur elle. Elle a malheureusement perdu de vue que pour donner, il faut avoir.
Ces personnes tiennent sur « les nerfs ». La stimulation provenant de l’intensité de leurs activités leur sert à plusieurs titres de véritable drogue. Cela évite de penser et de se laisser envahir par l’anxiété ou les pensées négatives. Le « challenge » permanent joue un rôle d’antidépresseur. Cependant, lorsque l’on ne ponctue pas volontairement son agenda de pauses récupératrices, quand les ressources physiques et neuronales sont épuisées, quand les troubles rendent la poursuite de rythme infernal impossible, le système bloque et les problèmes commencent à apparaître.

Des troubles du sommeil

Les symptômes les plus fréquemment liés au syndrome de fatigue chronique (SFC) et à la fibromyalgie sont des réveils nocturnes, associés en général à des préoccupations, des soucis, des doutes, des craintes…
La fatigue devient d’autant plus ardue à faire disparaître que le sommeil – période la plus importante pour récupérer – est perturbé.
On constate aussi souvent des difficultés d’endormissement (associées à la tension pulsionnelle élevée) et des réveils précoces pouvant évoquer une dépression. Sans être aussi clairement perturbé, le sommeil peut tout simplement ne pas être assez récupérateur pour de nombreuses raisons souvent simples : mauvaise oxygénation de la chambre, apnée du sommeil, dîners trop lourds, alcool le soir…

Une dépression et des douleurs

La dépression s’explique par la baisse de l’énergie disponible pour les neurones. Le cerveau a beau ne peser que 2 à 3 % du poids du corps, il consomme 20 à 30 % de l’énergie du corps (oxygène et glucose). La fatigue retentit donc sur la combativité, l’humeur et la capacité décisionnelle d’adaptation.
La dépression augmente la nociception (sensibilité à la douleur) et s’accompagne donc presque automatiquement d’un mal-être et de sensations douloureuses qui touchent principalement les muscles, mais aussi les tendons et les organes internes, en particulier le tube digestif et la vésicule biliaire.
C’est aussi la raison pour laquelle les antidépresseurs ont des effets antalgiques, utilisés chez beaucoup de fibromyalgiques, même en l’absence de dépression.
La douleur touchant les racines des membres caractérise la forme appelée fibromyalgie. Pourquoi les racines des membres ? Parce que c’est là que les muscles sont raccordés, par les tendons, aux os. Le stress entraîne des tensions musculaires, les tensions affectent les tendons qui peuvent s’enflammer. On pourrait dire pour simplifier que la fibromyalgie est un syndrome fatigue chronique compliqué par une tendinite généralisée.
Elle touche plus facilement les endroits où les tensions sont naturellement continues : le cou, les épaules, les omoplates, les coudes, le bas du dos, les hanches, les genoux. Ce sont les endroits sollicités par le maintien de la tête, du buste et du bassin droits, ou par le levage de poids pour les coudes et les épaules. Le patient en est moins conscient, mais des muscles profonds comme le psoas (qui relie le haut de la cuisse aux vertèbres lombaires) sont la plupart du temps également concernés et relèvent de techniques d’ostéopathie et de relaxation appropriées.
Les muscles et les fascias (sortes de gaines fibreuses qui enveloppent les muscles) sont aussi affectés : tensions sensibles qui peuvent devenir chroniques et constituer des contractures douloureuses, souvent sous la forme de « nœuds », de crampes fréquentes…

Un état général qui va en s’empirant

Cet état douloureux contribue à aggraver des tensions musculaires, la fatigue physique, la fatigue psychologique, la tendance dépressive, les troubles du sommeil... Pire, à réduire l’activité qui est nécessaire au maintien de la masse musculaire. Or le mouvement est à la fois un antidépresseur et un antalgique. Lorsque l’on bouge moins physiquement, on laisse la place aux pensées négatives, et, sur le plan neurologique, au passage des informations douloureuses. Nous en avons tous fait l’expérience : pour supporter une douleur, un pincement par exemple, mieux vaut marcher dans tous les sens, s’agiter que de rester paralysé sur place. Comme ces soldats qui ont reçu des éclats d’obus dans la cuisse, qui, dans le feu du combat, ne s’en aperçoivent pas mais qui hurlent de douleur dès qu’ils s’arrêtent.

Des intolérances alimentaires

On retrouve souvent, chez ceux qui souffrent de syndrome de fatigue chronique et de fibromyalgie, divers problèmes digestifs, notamment des intolérances alimentaires. Les déséquilibres intestinaux et parfois la candidose (infection intestinale par un champignon) jouent également un rôle aggravant puisqu’elles réduisent les fonctions de la flore intestinale, dont on connaît aujourd’hui le rôle fondamental dans l’immunité.

Une hypersensibilité fréquente aux produits chimiques

On compte dans l’air que nous respirons, dans les liquides que nous buvons, dans les aliments que nous mangeons, dans les vêtements que nous portons, dans les crèmes que nous mettons sur notre peau… près de 150 000 molécules dites « xénobiotiques », c’est-à-dire « étrangères à notre biologie ». Elles sont pour la plupart issues de synthèses chimiques.
Plus cette « charge chimique » est élevée, plus elle joue un rôle contributeur dans la fatigue. Éliminer, neutraliser ces polluants et réparer les dégâts qu’ils nous causent, coûte en effet de l’énergie.
Indéniablement, il existe une vulnérabilité aux polluants qui est souvent constatée chez les personnes souffrant de fibromyalgie et de SFC. On reconnaît en effet un véritable syndrome additionnel d’hypersensibilité chimique chez des patients qui ont été peu exposés dans leur vie (pas de tabagisme, peu de viande ou de poisson grillé, pas d’exposition professionnelle à des produits chimiques, pas d’administration prolongée de médicaments…).

Dernier aspect de la maladie : tous ces symptômes (la fatigue, le stress, la douleur, la dépression, l’inflammation, la vulnérabilité aux infections et aux polluants)  s’amplifient les uns les autres...

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