La maladie de Lyme, appelée aussi borréliose de Lyme, est une infection bactérienne transmise à l’homme par les morsures de tiques mais aussi, on le sait aujourd’hui, par les puces, les moustiques, les mouches, les taons, les aoûtats, les araignées certains autres insectes. La bactérie responsable de la maladie est un « spirochète », une bactérie de forme hélicoïdale du genre Borrelia, qui vit dans les intestins et la salive de ces insectes et qui est transmise à l’être humain lorsque ces insectes nous piquent. La maladie pourrait également être transmise par voie materno-foetale : il existe une possible transmission de la borréliose au foetus durant la grossesse.
Différentes bactéries
Il existe plus d’une trentaine de souches de borrélies différentes. En Europe, les souches les plus fréquentes sont Borreliosis burgdorferi (20 % des cas), Borreliosis afzelli, Borreliosis spielmanii et Borreliosis garinii. Aux États-Unis, 90 % des souches sont Borreliosis burgdorferi. Les borrélies sont capables de pénétrer tous les tissus, y compris les os et les cartilages.
Comment la maladie de Lyme a été découverte
C’est le Dr Burgdorfer, chercheur biologiste, qui isola le premier le responsable de cette maladie. En 1976, dans le village de Lyme, aux États-Unis, le chercheur sera en effet consulté pour répondre à un problème préoccupant concernant 39 enfants atteints d’arthrite rhumatoïde. Après des années de recherche, c’est finalement dans l’intestin d’une tique qu’il découvre une bactérie géante appelée spirochète, dont le il apporte en 1982 la preuve qu’elle est responsable des troubles dont souffrent les enfants du village.
Comment se manifeste cette maladie ?
Cette maladie peut affecter divers organes et systèmes, et est dans la majorité des cas associée à des co-infections. Elle évolue par poussées, sur plusieurs années ou décennies, en passant par trois stades plus ou moins différenciés, parfois entrecoupés de périodes de latence et pouvant se chevaucher pour certains symptômes.
Non soignée, cette maladie peut à terme affecter la plupart des organes humains, de manière aiguë et/ou chronique avec des effets différents selon les organes et les patients, et finalement conduire à des handicaps physiques et mentaux graves.
Quels sont les stades d’évolution de la maladie ?
Le stade 1 est le plus connu. Il concerne la personne qui, par exemple, est mordue par une tique. Cette morsure est parfois suivie quelque temps plus tard de l’apparition d’un érythème migrant (sorte d’éruption cutanée prenant la forme d’un anneau rouge, lequel s’étend en s’élargissant de manière excentrique) associé à une forte fièvre, et éventuellement d’une paralysie faciale ou oculaire. Facilement identifiable grâce à l’apparition de l’éruption cutanée, la maladie de Lyme est à ce stade aisément confirmée par une sérologie. Un traitement adapté permet en général de « guérir » en une quinzaine de jours. On peut aussi être piqué sans pour autant que la moindre manifestation « typique » ne survienne. Dans tous les cas il est absolument nécessaire de faire réaliser une sérologie de la borréliose.
Le stade 2 est déjà plus difficile à identifier. La personne a été piquée il y a longtemps (plus d’un an) sans aucun signe particulier d’infection. Ne le jugeant pas nécessaire, elle n’aura pas alerté son médecin ou bien ce dernier n’aura pas, à ce moment-là, jugé nécessaire de faire une recherche de borréliose. Certains troubles commencent à apparaître. Ce peut être un début de dépression, une irritabilité légèrement accrue, des douleurs par-ci par-là sans aucune raison apparente, une soudaine baisse de vision, des troubles cardiaques, des modifications biologiques, décelées dans un laboratoire en ville.
Le stade 3 concerne la personne infectée depuis des années. Elle n’a peut-être jamais été piquée par un insecte ou ne s’en souvient plus. Ou bien, si elle a été infectée et qu’elle le sait, elle a sans doute été « soignée » mais en fait, n’a pas été « guérie », contrairement à ce qui lui a été annoncé. Car au fil du temps se sont rajoutées des coinfections et les formes kystiques ou résistantes se sont développées dans l’organisme lequel a peu à peu été insidieusement envahi par les spirochètes. 5, 10 ou 20 ans plus tard, son état est alors vraiment dégradé – mais on lui dira sans doute que tout cela est dû à autre chose, ou que c’est psychosomatique.