Qu'est-ce qu'un infarctus du myocarde ?

Qu'est-ce qu'un infarctus du myocarde ?

Le coeur est un muscle

Le myocarde est le muscle cardiaque. Le cœur est avant tout un muscle, dont la principale fonction dans notre organisme est de pomper le sang (préalablement saturé d’oxygène dans les poumons) vers nos organes afin de les alimenter (au sens propre du terme), en particulier en oxygène. Pour cela, la pompe cardiaque est reliée à un système de canaux sanguins, les artères, dont la première portion (celle qui est directement connectée au cœur) est l’aorte. C’est la plus grosse de nos artères – son calibre est si gros qu’elle ne se bouche jamais – et elle se ramifie dans tout l’organisme en des vaisseaux dont la section est de plus en plus petite, ce qui augmente progressivement le risque que ces artères se bouchent. Cette ramification se termine en capillaires dont le diamètre est de l’ordre du micron (millième de millimètre).
Chaque artère irrigue un organe. Si l’artère se bouche, cet organe est privé d’oxygène et au bout d’un moment, ses cellules meurent.

Ischémie versus infarctus

Lorsqu’une partie du myocarde manque d’oxygène – sans que des cellules aient été détruites – on parle d’ischémie myocardique. À ce stade, la souffrance des cellules est réversible, et on peut encore les sauver à condition de rétablir les apports en oxygène ; et pour cela, il faut rétablir la circulation artérielle. Cette ré-oxygénation peut se faire spontanément (c’est la fibrinolyse) ou grâce à un traitement médicamenteux ou mécanique.
Si la circulation n’est pas rétablie, des cellules vont mourir d’asphyxie et cette destruction cellulaire sera d’autant plus importante que la privation d’oxygène sera plus longue. Cette destruction des cellules à cause du manque d’oxygène s’appelle un infarctus ; un infarctus du myocarde quand il s’agit du cœur. Il faut bien comprendre : ischémie et infarctus, ce n’est pas la même chose. L’ischémie est transitoire, l’infarctus est une destruction irréversible des cellules.
L’oxygène est apporté au myocarde par des petites artères qui lui sont propres et naissent de l’aorte juste après la connexion de cette grosse artère avec le cœur. On les appelle les artères coronaires car elles forment une sorte de couronne (du latin corona) autour du cœur. Plus l’artère coronaire bouchée est large et plus la masse de cellules privées d’oxygène est importante ; et plus l’infarctus est étendu.

Obstruction totale

L’infarctus est dû à l’obstruction totale d’une artère. Cette obstruction totale est toujours due à un caillot de sang. Les biologistes appellent ce caillot thrombus. La notion d’obstruction totale est importante car il faut savoir que même un faible flux sanguin à travers une sténose (synonyme de rétrécissement) serrée permet d’apporter suffisamment d’oxygène aux cellules pour leur permettre de survivre, et éviter l’infarctus.
D’autre part, le réseau artériel coronaire est très interconnecté et si une artère se bouche progressivement sous l’effet d’une plaque d’athérosclérose (l’athérosclérose est une maladie chronique, lente et progressive de la paroi de l’artère qui parfois rétrécit sa lumière jusqu’à provoquer des symptômes), le territoire correspondant sera irrigué à partir d’un réseau collatéral naissant, se constituant progressivement à partir d’une artère saine située à proximité de l’artère qui se bouche.
Cette notion de réseau collatéral est fondamentale en cardiologie car elle explique pourquoi on peut avoir des artères malades avec des plaques d’athérosclérose qui diminuent le calibre des artères – et diminuent le débit sanguin dans cette artère – et ne jamais faire d’infarctus.

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