Stress oxydant : pourquoi faire un bilan?

Stress oxydant : pourquoi faire un bilan?

L’une des théories pour expliquer le vieillissement s’appuie sur les travaux de l’Américain Denham Harman. C’est la théorie du stress oxydant (ou oxydatif), selon laquelle des molécules très réactives, appelées radicaux libres ou espèces oxygénées réactives (EOR ou ROS en anglais pour reactive oxyden species), en abîmant à chaque instant nos molécules les plus vitales finissent par nous rendre malades ou nous faire mourir à petit feu « de notre belle mort ».

Mesurer son stress oxydant, un geste préventif

Quand le stress oxydant est à l’œuvre, les membranes cellulaires sont oxydées, les protéines dénaturées, l’ADN bombardé, bref, notre organisme vieillit. Quand la fonction d’un organe se détériore, cela signifie que les mécanismes intimes des cellules qui assurent cette fonction deviennent moins efficaces. Cette détérioration s’accompagne de l’apparition ou de l’augmentation de la fréquence de diverses maladies (maladies cardiovasculaires, maladies d’Alzheimer et de Parkinson, ostéoporose, diabète, obésité, cancers). L’œil est particulièrement affecté par des maladies liées à l’âge (DMLA, cataracte, etc.).

La prévention de ces maladies est un enjeu de santé publique et ce serait une bonne chose que le médecin dispose d’analyses fiables pour évaluer le degré de stress oxydant (donc le risque de maladies) de ses patients. Ce serait bien que les particuliers puissent eux aussi prendre l’initiative d’une analyse pour savoir si leur mode de vie les expose à un risque. Ils pourraient alors ajuster leur mode de vie en conséquence et prendre des « assurances » en plus, comme un complément antioxydant.
De tels « biomarqueurs » existent, mais ils sont peu utilisés par le corps médical. Il est vrai qu’il subsiste encore des zones d’ombre :

  • les procédures ne sont pas toujours standardisées, les valeurs de référence (ce qui est normal) variant d’un laboratoire à l’autre;
  • le lien avec le sexe, l’âge, le mode de vie, les maladies dont on souffre, demande à être clarifié ;
  • le caractère prédictif de ces marqueurs est débattu ;
  • enfin, pour beaucoup de ces marqueurs, on commence seulement à connaître les mesures qu’il faut adopter dans son mode de vie et son alimentation pour les ramener à des valeurs normales.

On propose souvent d’évaluer la capacité antioxydante totale du sang car, à l’heure actuelle, des méthodes permettant de réaliser ce dosage en quelques minutes sont disponibles. Cependant, l’interprétation de tels dosages doit se faire avec beaucoup de prudence car les résultats ont tendance à refléter le taux d’acide urique, l’antioxydant naturel possédant la réactivité la plus constante aux espèces oxygénées actives. Selon la méthode de dosage, la capacité antioxydante totale pourra être soit surestimée soit sous-estimée, voire parfois sans rapport aucun avec le stress oxydant.
L’idéal consiste donc à réaliser un faisceau d’analyses englobant les deux types de marqueurs qui permettent de dresser un panorama relativement fiable de notre statut oxydatif :

  • ceux qui reflètent l’état de notre système de défense antioxydant comme les niveaux de vitamines C et E, de sélénium…
  • ceux qui reflètent les dégâts provoqués par le stress oxydatif comme les niveaux de graisses oxydées, d’acides nucléiques oxydés, de protéines oxydées.

Les limites du bilan de stress oxydant

À l’échelle individuelle, le bilan de stress oxydant permet de connaître de nombreux paramètres personnels liés au stress oxydant et de voir où l’on se situe par rapport à des valeurs habituellement rencontrées dans une population de sujets sains. Cependant, nous ne sommes pas égaux devant le stress oxydant, nos métabolismes sont différents. Deux personnes qui fument avec des modes de vie comparables pourront réagir de façon différente, l’une peut présenter un terrain favorable à l’oxydation, l’autre non. Leur constitution et leur métabolisme sont différents et ne les font pas réagir de la même façon face à l’attaque des espèces oxygénées réactives (EOR). L’interprétation des résultats doit donc être faite avec prudence et avec l’aide d’un professionnel familiarisé avec ce type de bilan.

Côté prix : le bilan Equinox de base, incluant une interprétation personnalisée, était facturé 150 € en 2012. Il est recommandé de demander un devis préalable sachant que ce type de bilan n’est pas pris en charge par l’assurance maladie.

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