Au niveau du squelette
Chez les femmes, la croissance et la maturation osseuse sont plus précoces que chez l’homme. Les os sont en général plus petits et le cartilage articulaire moins épais. Par ailleurs, la femme a un rapport haut du dos/hanche inversé par rapport à l’homme, son bassin étant plus large. Or, plus le bassin est large et plus il forme un angle particulier avec l’articulation du genou. Cet angle se nomme l’angle Q. Plus cet angle est important, plus cela aura des répercussions au niveau de l’articulation du genou. Ainsi, si l’on n’en tient pas compte, certains sports aggraveront voire provoqueront des problèmes articulaires. Par exemple un angle Q important favorise une inflammation et donc des problèmes au niveau des genoux mais également au niveau de la cheville et de la voûte plantaire. Compte tenu du grand nombre de femmes qui pratiquent le fitness ou le running pour garder la forme, cette information est capitale pour la prévention des blessures.
Le buste est souvent plus haut que la partie inférieure, ce qui donne des jambes légèrement plus courtes et donc un centre de gravité plus bas que celui des hommes. Les femmes ont ainsi un meilleur équilibre mais également une vitesse de propulsion moindre en raison d‘une foulée plus courte.
Ces spécificités du corps féminin sont importantes car d’elles vont dépendre le type de sport à pratiquer de même que son intensité.
Au niveau des ligaments
Les femmes ont une laxité et un jeu articulaire plus important que les hommes en raison, en partie, de l’imprégnation hormonale qui distend les ligaments et la capsule articulaire. Cette laxité ligamentaire est encore plus importante au moment de l’ovulation (en milieu de cycle) ce qui doit inciter à une certaine prudence en sport à cette période car les blessures ligamentaire et articulaire peuvent survenir facilement (problème de genou en
rapport avec l’angle Q, mais également dérèglement articulaire mineur pouvant favoriser la survenue de sciatique par exemple).
Si cette hyperlaxité peut être un atout dans certains sports comme la gymnastique, le patinage ou la danse, elle est souvent un inconvénient dans bon nombre d’autres sports qui nécessitent une bonne stabilité des articulations. Les sportives hyperlaxes sont beaucoup plus sujettes aux pathologies ligamentaires, en particulier les entorses du genou et de la cheville et aux sciatiques. Cette laxité articulaire importante ne doit pas être confondue avec une grande souplesse. En effet certains muscles peuvent être très raides et les articulations sur lesquels ils s’attachent trop laxes – ce sont les ligaments qui relient les muscles aux articulations. On comprend alors qu’un programme d’entretien corporel uniquement basé sur le yoga ou le stretching peut avoir des conséquences négatives à long terme en augmentant davantage la laxité articulaire. Et vous savez aussi maintenant qu’il est préférable de limiter ce type de pratique dans la semaine autour de l’ovulation.
Au niveau du muscle
À poids égal, les femmes ont plus de masse grasse et moins de masse musculaire que les hommes : 12 à 15 % de masse grasse chez l’homme contre 25 à 30 % chez la femme. Mais il existe une grande variabilité individuelle et ces différences dépendent aussi de l’âge. Néanmoins, les muscles des femmes contiennent moins de fibres musculaires et plus de graisse, ce qui implique une force musculaire moindre chez la femme (la force dépend du nombre de fibres musculaires activées). Point positif pour les femmes, elles ont moins d’accidents musculaires que les hommes, en particulier moins de claquages musculaires, moins de tendinites ou de ruptures tendineuses. Mais, nous l’avons vu, elles sont plus sujettes aux problèmes ligamentaires.
La priorité consiste donc à renforcer ce qu’on appelle la musculature profonde, celle qui entoure les articulations et aide les ligaments à stabiliser les articulations. Parallèlement à cela, les femmes ont également besoin d’un renforcement musculaire qui augmente la force et la puissance.