L’os est un organe dynamique, en régénération permanente : du vieil os est périodiquement détruit et éliminé tandis que du nouveau matériau osseux est fabriqué sur le même site. Ce processus, qu’on appelle remodelage, fait que le squelette d’un adulte est complètement régénéré tous les 10 ans. L’élimination du tissu osseux (ce que les médecins appellent la résorption) est une tâche qui revient à des cellules très spécialisées, les ostéoclastes. La formation d’os neuf est du ressort d’une autre catégorie de cellules, les ostéoblastes.
L’élimination du vieux tissu osseux et la formation du nouveau ne sont pas des processus distincts. Dans l’os, ostéoblastes et ostéoclastes appartiennent à une structure commune temporaire, qu’on appelle l’unité multicellulaire basique ou BMU (pour basic multicellular unit). Au moment même où vous lisez ces lignes, environ 1 million d’entre eux opèrent sur vos os. Le BMU se déplace vers une région de l’os qui doit être remplacée. Selon la nature de l’os, il creuse un tunnel ou une tranchée à cet endroit grâce aux ostéoclastes qui adhèrent au tissu osseux et l’éliminent par acidification et digestion. Puis le BMU avance, libérant le site pour les ostéoblastes situés à l’arrière qui entrent dans la cavité et la meublent en sécrétant des protéines qui constituent la matrice osseuse sur laquelle le calcium se dépose.
On pense que le remodelage sert à réparer les dégâts liés à l’usure et aux stress supportés par l’os et à prévenir son vieillissement. Le but du remodelage est donc essentiellement d’empêcher que de l’os trop vieux s’accumule dans le squelette. Quand on est jeune, il y a plus d’os reformé que d’os résorbé. Les études conduites dans les populations sédentaires de nos contrées montrent que la quantité d’os est maximale entre 20 et 30 ans. C’est ce que les spécialistes appellent le « pic de masse osseuse ». À partir de là, les pertes osseuses l’emportent sur le renouvellement.
Chez la femme, la perte s’accélère vers 50 ans, quand les hormones femelles chutent. Puis, environ 5 ans après la ménopause, les pertes osseuses rejoignent la pente observée chez l’homme. Ces phénomènes justifient, selon les spécialistes, le conseil de tout mettre en œuvre dans l’enfance et l’adolescence pour maximiser le pic de masse osseuse, en consommant notamment 3 à 4 laitages par jour. L'examen des données scientifiques disponibles prouve que cette stratégie est vouée à l'échec, comme je l'ai exposé dans Lait, mensonges et propagande.
De la même manière, en donnant à l'ostéoporose le statut de maladie, les sociétés de radiodiagnostic et laboratoires pharmaceutiques ont justifié les examens de densitométrie osseuse et les traitements médicamenteux qui s'ensuivent. Dans Le mythe de l'ostéoporose, j'ai montré études à l'appui que ni les premiers, ni les seconds n'ont généralement d'utilité pour prévenir les fractures.
Il existe pourtant des moyens simples de garder des os en bonne santé, sans laitages et sans médicaments !