La glycémie est régulée de façon très précise par une hormone appelée « insuline », fabriquée par le pancréas et circulant dans le sang. Nous en détaillerons les effets multiples. Très schématiquement, l’insuline permet, entre autres, d’évacuer le trop-plein de glucose sanguin en ouvrant des portes de sortie qui permettent à celui-ci de s’échapper de la circulation sanguine.
Le diabète de type 1
Le diabète de type 1 résulte d’une atteinte du pancréas. Les causes en sont encore mal connues. On évoque le plus souvent une pathologie auto-immune : le système immunitaire, on ne sait trop pourquoi, détruit les zones du pancréas chargées de la synthèse insulinique. Dès lors, l’ouverture des portes d’évacuation du glucose n’est plus possible et celui-ci s’accumule dans le sang. La cause de cette maladie n’a aucun rapport avec l’alimentation. Il débute souvent brutalement et survient surtout avant l’âge de 20 ans. On ne retrouve d’antécédent familial que dans un cas sur dix. Cette maladie nécessite impérativement des injections journalières d’insuline : le diabétique de type 1 est dit insulinodépendant. En d’autres termes, sa survie dépend d’injections quotidiennes.
Le diabète de type 2
Le diabète de type 2 n’est pas dû à une insuffisance de sécrétion d’insuline : ce n’est pas le pancréas qui est malade mais ce sont les charnières des portes d’évacuation qui sont défectueuses et, dès lors, ces portes s’ouvrent de plus en plus difficilement. Cette évolution progressive oblige le pancréas à fabriquer de plus en plus d’insuline pour vaincre cette résistance jusqu’au jour où l’ouverture des portes devient insuffisante en dépit de sécrétions d’insuline importantes. Privé de ses portes de sortie, le glucose s’accumule alors dans le sang et la glycémie s’élève. À long terme, la situation peut évoluer vers un épuisement du pancréas qui synthétise alors de moins en moins d’insuline. Comme lors du diabète de type 1, le diabète de type 2 peut donc, lui aussi, mais c’est loin d’être toujours le cas, évoluer vers un état d’insulinodépendance et donc nécessiter des injections d’insuline.
Le diabète de type 2 est généralement une maladie d’évolution lente. Il est souvent découvert fortuitement lors d’une prise de sang qui montre une glycémie élevée chez une personne qui, jusque-là, se porte bien. Cette personne présente aussi la plupart du temps un excès de poids. Contrairement au diabète de type 1, cette maladie est intimement liée au mode alimentaire. Généralement, le diabète de type 2 est mis en évidence chez des personnes de plus de quarante ans. Mais on découvre actuellement de plus en plus de diabètes de type 2 chez des adultes jeunes, des adolescents, voire des enfants. Ce phénomène est directement lié à l’épidémie d’obésité qui sévit, sans exception, dans tous les pays industrialisés. Il faut ajouter que le diabète de type 2, sans revêtir un caractère purement héréditaire, se développe préférentiellement sur un terrain de prédisposition familiale.
De plus en plus de diabétiques
On compte actuellement en France deux millions neuf cent mille diabétiques, soit une personne sur 22 et différentes études permettent d’estimer entre 600 000 et 800 000 le nombre de diabétiques qui s’ignorent. L’énorme majorité des diabétiques (92 %) se rattachent au type 2. C’est dans ce groupe que le nombre de malades croît à un rythme effréné, bien sûr en raison du vieillissement de la population, mais aussi et surtout parce que l’âge du diagnostic ne cesse de baisser, notamment en raison de l’augmentation de du nombre de personnes en excès pondéral et de la baisse du niveau d’activité physique. La prévalence du diabète de type 1, elle, reste en rapport avec l’accroissement de la population.
Comment sait-on que l'on est diabétique ?
Même si diabète de type 1 ou 2 n’ont pas la même origine, le résultat est le même : une insuffisance de sécrétion d’insuline ou la sécrétion d’une insuline peu efficace aboutissent dans les deux cas à une élévation anormale de la glycémie en l’absence de mesures adéquates. Les diabétiques de type 1 et 2 sont logés à la même enseigne et risquent les mêmes complications.
En 1997, un comité international d’experts a d’ailleurs clairement défini le diabète comme une maladie dont le diagnostic doit être posé si la glycémie à jeun, contrôlée à deux reprises, est supérieure à 1,26 g de glucose par litre de sang. Les deux types de diabète ont été volontairement confondus lors de l’établissement de ce critère.