Aussi appelé « côlon irritable » ou « colopathie fonctionnelle », le syndrome du côlon irritable (SII) est un trouble fonctionnel de l’intestin. « Fonctionnel » signifie qu’il cause des problèmes au fonctionnement de l’intestin, même en l’absence de lésions physiques.
Dans le SII, les douleurs abdominales ou l’inconfort digestif sont associés à la défécation ou à une modification de la fréquence des selles. Un ballonnement, une distension abdominale et des troubles du transit intestinal lui sont également fréquemment associés.
Les symptômes du syndrome du côlon irritable
Les symptômes sont variés, mais toujours reliés au mouvement des selles et à la sensibilité, c’est-à-dire à la façon dont le cerveau interprète les signaux provenant des nerfs intestinaux. Les symptômes possibles les plus courants sont les suivants :
- Douleurs abdominales importantes (crampes) : elles varient en durée, en gravité et dans le temps. Souvent, le fait d’aller à la selle procure un soulagement.
- Diarrhée : l’évacuation peut être fréquente (trois fois ou plus par jour), avec selles liquides et molles, et souvent un besoin urgent.
- Constipation : l’évacuation est souvent laborieuse, et survient moins de trois fois par semaine. Les selles sont dures et sèches.
- Autres symptômes digestifs : alternance de diarrhée et constipation, ballonnements, gaz, nausées, brûlures d’estomac, mucus dans les selles, sensation d’évacuation incomplète.
- Autres problèmes moins fréquents : fatigue et douleurs musculaires (fibromyalgie).
Qui est touché ?
Le SII peut concerner les personnes de tous les âges, mais il se déclare souvent à l’adolescence ou au début de l’âge adulte. Il touche davantage les femmes que les hommes, et il y a souvent une composante familiale. C’est le trouble gastro-intestinal le plus courant au monde. Dans les pays développés, entre 5 et 20 % de la population souffrirait à un moment de leur vie de SII. On estime qu'en France, trois millions de Français sont affectés. Souvent, quand les symptômes sont peu graves, les personnes se soignent elles-mêmes en apportant des changements à leur mode de vie, par exemple en évitant certains aliments et en utilisant certains médicaments en vente
libre.
Comment est-il diagnostiqué ?
Les symptômes du SII sont variés et, pour le moment, il n’existe pas encore de tests médicaux pour déterminer précisément si un patient en est atteint. Ainsi, une partie du processus de diagnostic consiste à exclure la présence d’autres maladies connues, ce qui peut demander des analyses sanguines, des tests d’échantillons de selles, des tests d’imagerie médicale et/ou des tests alimentaires. Après l’exclusion d’autres causes, le médecin pourra poser un diagnostic de SII si les trois critères suivants sont satisfaits (critères de Rome III) :
- Le patient a souffert de symptômes fonctionnels durant au moins trois jours par mois au cours des trois derniers mois.
- Les symptômes ont commencé il y a au moins six mois.
- Les symptômes se font moins sentir après être allé à la selle, ou ils sont liés à un changement dans les selles, ou dans leur fréquence.
Les déclencheurs les plus courants
- Infection gastro-intestinale aiguë
- Diarrhée des voyageurs
- Intoxication alimentaire
- Chirurgie
- Antibiotiques ou autres médicaments
- Déséquilibre bactérien ou hormonal
- Stress physique, émotionnel ou anxiété