La ménopause correspond à la fin de la période reproductive de la femme, généralement vers l’âge de 50 ans. Elle est caractérisée par l’arrêt des règles, la cessation de l’ovulation et de la sécrétion des hormones sexuelles par les ovaires.
La ménopause est précédée par une longue période de transition qui commence dès l’âge de 40 ans et au cours de laquelle les premières modifications biologiques apparaissent. Cette période de transition correspond à la préménopause et à la périménopause.
Au cours de la période de préménopause, les fluctuations hormonales produisent des irrégularités menstruelles. Cette période peut durer de quelques mois à plusieurs années, en général 5 ans.
La périménopause correspond à l’année qui précède la ménopause au cours de laquelle les signes endocrinologiques biologiques et cliniques caractéristiques de l’approche de la ménopause commencent à apparaître.
Les symptômes et signes
Une femme est considérée comme ménopausée lorsqu’elle n’a pas eu de menstruations pendant 12 mois. Certaines femmes n’ont pas d’autres symptômes que l’arrêt des menstruations, d’autres ont des symptômes d’intensité modérée à grave.
- Menstruations irrégulières
- Bouffées de chaleur
- Sueurs nocturnes (sudation importante dans tout le corps la nuit pouvant interrompre le sommeil)
- Troubles du sommeil
- Troubles de l’humeur
- Baisse de la libido
- Sécheresse des muqueuses qui peuvent se traduire par des démangeaisons, une sensation de brûlure dans le vagin sur la vulve, des douleurs au cours des relations sexuelles
- Irritabilité de la vessie
- Vieillissement de la peau, cheveux plus secs
- Légère prise de poids
Les facteurs de risque
Certains facteurs peuvent augmenter le risque d’avoir des symptômes importants.
- Être peu active physiquement
- Être une femme occidentale avec une alimentation pauvre en produits à base de soja,
- Accepter difficilement les changements qui accompagnent cette période (départ des enfants, signes de vieillissement, fin de la fertilité…)
Les examens utiles
Un bilan doit être réalisé pour préciser :
- le retentissement psychologique et général,
- l’intensité du syndrome de carence estrogénique,
- le terrain thrombo-embolique, mammaire, endométrial et cardiovasculaire.
Des analyses de sang et d’urine permettent de :
- évaluer l’augmentation de la FSH et de la LH,
- quantifier la diminution des estrogènes,
- examiner le profil lipidique.
Un frottis est également utile.
Voici maintenant 4 substances naturelles permettant de corriger les conséquences immédiates de la carence estrogénique (bouffées de chaleur, sécheresse vaginale, syndrome dépressif ou, tout simplement, mal-être). Ce sont celles pour lesquelles il existe le plus grand nombre d'études scientifiques sérieuses.
Les isoflavones de soja
Les femmes asiatiques ont moins de bouffées de chaleur que les femmes occidentales et, d’une façon générale, moins de symptômes déplaisants au moment de la ménopause. Ainsi près de 80 % des femmes européennes sont sujettes aux bouffées de chaleur contre seulement 15 % des Singapouriennes. Cette différence s'expliquerait par la plus grande consommation de soja fermenté par les femmes asiatiques : il existe une corrélation négative entre la sévérité des bouffées de chaleur et la consommation de soja fermenté.
Dans le soja, on trouve des molécules qui ont des effets semblables à ceux des estrogènes, appelées phyto-estrogènes. Plusieurs études ont démontré une action bénéfique des phyto-estrogènes sur les bouffées de chaleur. Ils améliorent également d’autres symptômes liés à la ménopause comme la sécheresse vaginale.
Dose efficace
-17,5 mg d’isoflavones de soja 2 fois par jour (matin et soir) en cas de troubles modérés.
-35 mg d’isoflavones 2 fois par jour en cas de troubles intenses.
Précautions d'emploi : les isoflavones de soja sont déconseillés chez les femmes ayant des antécédents de cancer du sein ou de l’utérus. Ils peuvent interférer avec le fonctionnement de la glande thyroïde.
Les lignanes
Par leurs effets estrogéniques (semblables à ceux des estrogènes), les lignanes peuvent soulager certains symptômes de la ménopause. La recherche a montré que l’entérolactone (un lignane produit par la flore intestinale à partir des lignanes ingérés) agit faiblement sur l’équilibre physiologique estrogénique et peut ainsi offrir une alternative naturelle pour aider à contrer les fluctuations hormonales et à gérer les symptômes qui les accompagnent. L’activité estrogénique de l’entérolactone étant faible, le risque d’effets indésirables est minime.
Dose efficace
10 à 30 mg de HMR lignan (7-hydroxymatairésinol, extrait de l’épicéa) par jour suffisent à élever les niveaux d’entérolactone circulante.
Précautions d'emploi : pourraient être déconseillés chez les femmes ayant un cancer hormono-dépendant ou des antécédents.
L'extrait d’actée à grappes noires (Cimifuga racemosa)
L’actée à grappes noires est une plante utilisée en Amérique du nord depuis des centaines d’années pour soigner les problèmes gynécologiques. Plusieurs essais cliniques ont montré qu’elle réduit efficacement la sévérité, la durée et l’incidence des bouffées de chaleur et des suées nocturnes.
La Commission E allemande reconnaît l’utilisation de l’actée à grappes noires dans le traitement des symptômes de la ménopause incluant les bouffées de chaleur. Dans sa monographie, elle stipule qu’elle a une action similaire à celles des estrogènes. Mais l’action modulatrice des estrogènes de l’actée reste controversée et d’autres recherches sont nécessaires pour élucider son mécanisme d’action.
Associée au millepertuis, cette plante voit ses effets renforcés. La prise d’actée à grappes noires associée à l’hypéricine, la substance active du millepertuis, à des femmes ménopausées souffrant de symptômes climatériques depuis au moins 3 mois a eu des effets bénéfiques sur 62,2 % d’entre elles.
Dose efficace
40 à 80 mg d’extrait d’actée à grappes noires par jour (+ 500 mg de millepertuis par jour).
La vitamine E
La recherche sur la vitamine E suggère qu’une supplémentation pourrait être efficace pour réduire les bouffées de chaleur, les changements d’humeur et la sécheresse vaginale.
Une dose quotidienne de 50 à 400 UI de vitamine E diminuerait les bouffées de chaleur et d’autres symptômes de la ménopause. Ces résultats sont obtenus après au moins 4 semaines de traitement1.
La vitamine E semble efficace même chez des femmes prenant du tamoxifène, un traitement contre le cancer du sein connu pour augmenter les bouffées de chaleur.
Dose efficace
50 à 400 UI d’alpha-tocophérol par jour.