La séparation de la nicotine et le sevrage tabagique sont pénibles sans jamais être dangereux. C’est la crainte des symptômes qui empêche la plupart des personnes d’arrêter. Ce n’est pas l’intensité des symptômes qui pose le plus grand problème, c’est le fait qu’une seule bouffée de cigarette va y mettre fin instantanément : c’est trop facile d’être soulagé des symptômes de sevrage, une seule bouffée, sept courtes secondes !
La durée des symptômes est variable selon les individus. Elle dépend de l’ancienneté de la dépendance et du nombre de cigarettes fumées chaque jour, elle est donc fonction du nombre total de cigarettes fumées. En moyenne, vous pouvez estimer la durée des symptômes en jours équivalente au nombre de cigarettes par jour que vous fumez.
L’intensité et la durée dépendent aussi, en très grande partie, de vos croyances et vos attentes, le mental est très important. Des études ont montré que des fumeurs ont ressenti des symptômes de sevrage alors que le taux de nicotine dans le sang était à un niveau suffisamment élevé pour ne pas en déclencher. À l’inverse, d’autres fumeurs ont vu leurs symptômes disparaître s’ils fumaient des cigarettes sans nicotine à leur insu.
Voici les symptômes les plus courants et leur signification.
Impression d’étourdissements, de désorientation ou de vertiges
C’est en grande partie dû à la présence d’une quantité plus importante d’oxygène dans votre sang. Le monoxyde de carbone présent dans les cigarettes limitait la quantité d’oxygène disponible. Ce gaz est un concurrent de l’oxygène, il se substituait à lui dans les cellules. L’amélioration de ce symptôme est obtenue en un à deux jours, il en résulte une impression de plus grande attention et de clarté mentale.
Prise de poids
Une fois de plus, la nicotine en est la responsable. Plusieurs mécanismes sont concernés. Tout d’abord, il faut savoir que le fait de fumer augmente le métabolisme de base, c’est-à-dire l’énergie minimale dont votre corps a besoin pour vivre, respirer… Fumer augmente le métabolisme d’environ 200 calories par jour. Si celles-ci ne sont pas compensées par une réduction de l’apport calorique à l’arrêt du tabac, c’est 5600 calories excédentaires par mois qui pèsent sur la balance énergétique. 200 calories, c’est l’équivalent d’une heure de marche.
Augmentation de l’appétit
La nicotine étant un stimulant « sympathique », à ce titre elle agit sur la sécrétion d’insuline pour la bloquer. Ce blocage entraîne une légère hyperglycémie et le cerveau va masquer les signaux hormonaux de faim pour éviter de manger et d’aggraver cette hyperglycémie. À l’arrêt de la cigarette, l’effet coupe-faim de la nicotine disparaît, l’appétit augmente.
Pour beaucoup de fumeurs en cours de sevrage, le besoin de fumer est inconfortable et le geste main-bouche devient un manque. La nourriture peut paraître une alternative intéressante.
La nicotine mime l’effet de satisfaction de la nourriture déclenchée par la sécrétion de la dopamine, l’hormone du plaisir et de la récompense. L’absence de nicotine est vécue comme un manque, un vide, une faim. C’est tellement simple d’y mettre fin, il suffit de manger.
Des picotements
La nicotine a un effet vasoconstricteur, l’arrêt de l’inhalation de nicotine améliore la circulation périphérique et cela peut être une sensation bizarre au début. Cela ne dure qu’un à trois jours.
Une constipation
La nicotine, en mimant l’acétylcholine, a un effet stimulant sur l’intestin. De nombreux fumeurs utilisent le tabac comme méthode de régularisation du transit. Chez le fumeur, l’intestin devient lui aussi dépendant de la nicotine pour fonctionner. À l’arrêt de la cigarette, des problèmes de constipation peuvent surgir. La meilleure façon d’y remédier est de boire beaucoup d’eau, d’augmenter l’activité physique et de consommer des fibres issues de fruits et de légumes.
Troubles du sommeil
Qu’il s’agisse de problèmes d’endormissement, de durée ou de qualité du sommeil, plusieurs jours sont nécessaires pour rééquilibrer le système nerveux autonome qui est responsable de la régulation du sommeil. Le fumeur a été sur-stimulé par la nicotine, le retour à la normale est parfois délicat. Il faut aussi savoir que la nicotine potentialise l’effet la caféine qui est souvent associée à la cigarette.
Modification des sécrétions
Les sécrétions nasales ou bronchiques vont se remettre en route car le système nerveux parasympathique, responsable de la réparation et de la récupération, a été relancé. Le nez peut commencer à couler, la toux peut même s’accentuer les premières semaines en raison de la remise en marche du processus de nettoyage bronchique qui avait été paralysé par le tabac.