Les premiers symptômes
J’ai commencé à ressentir les premiers signes de la polyarthrite psoriasique à l’âge de 53 ans. Cela a débuté d’abord avec la main et j’ai mis cela sur le compte d’un possible «syndrome du canal carpien». Puis cela a été au tour du pied, avec un doigt gonflé et douloureux. M’étant remise à la danse classique, j’ai mis cela sur le compte de l’entraînement intensif et peut-être de mauvaises positions. Je précise que j’ai toujours été sportive, que j’ai une bonne diététique et que je suis mince. Mais lorsque c’est un petit doigt qui a été touché – j’ai cru d’abord à une piqûre d’insecte - j’ai eu un doute. Puis, lorsque tout a éclaté, tendons d’Achille, mâchoire, côtes, hanches, pubis, genou, il a fallu se rendre à l’évidence : quelque chose n’allait pas. J’avais l’impression d’avoir 90 ans, je souffrais terriblement la nuit au point de ne plus pouvoir me retourner dans le lit et au lever surtout. Je devais m’appuyer pour descendre l’escalier ou m’asseoir ou me lever. Des recherches sur internet m’ont permis rapidement de mettre un mot sur mes maux : polyarthrite psoriasique. Quelques petites plaques de psoriasis mais sans plus depuis 20 ans, des doigts de main et de pied « boudinés » et cette mâchoire douloureuse et bloquée, autant de symptômes qui m’ont aidée à identifier la pathologie. J’ai toutefois préféré faire confirmer ce diagnostic auprès de professionnels de santé.
À la recherche d’un diagnostic
Le radiologue m’a affirmé le plus sérieusement du monde que c’était de la goutte (!), le généraliste m’a prescrit des anti-inflammatoires et des séances de kiné. Aucun des 2 ne savait ce que j’avais, d’autant que la prise de sang ne mettait en évidence qu’une inflammation (protéine C-réactive). Le rhumatologue, lui, m’a confirmé qu’il y avait bien suspicion de polyarthrite psoriasique, et m’a prescrit une batterie d’examens (échographie des articulations, radio pulmonaire, recherche du VIH, de l’hépatite B, C), des vaccins (hépatite B, grippe), afin de me placer sous méthotrexate. J’ai averti le rhumatologue que j’étais toxicologue de profession et que je ne prendrais pas ce traitement. En effet, le méthotrexate est un immunosuppresseur utilisé en traitement anticancéreux. Un simple comprimé de trop vous emporte, on est exposé à toutes sortes d’infections, à une grande fatigue, bref, le cauchemar.
Les traitements essayés
J’ai alors décidé de tenter des médecines complémentaires et j’ai vécu un parcours de combattante, chacun y allant de son « interprétation » : ostéopathie, magnétiseur, médecine ayurvédique avec conseil diététique et massages, et même un stage destiné à informer les personnes atteintes de maladies auto-immunes près d’Avignon. Je ne buvais déjà pas de lait depuis 20 ans, car j’avais du mal à le digérer, mais j’en utilisais parfois dans la cuisine. On m’a conseillé de me limiter au lait et fromage de chèvre et de brebis, sur le prétexte que c’étaient des petits animaux et que leur lait ne pouvait pas être mauvais pour ma santé. Je me suis mise sous vitamine C à haute dose (10 g/jour) pendant 7 mois et j’ai connu alors une réelle amélioration d’environ 40-50%. La vitamine a eu un effet formidable sur mon moral, mon sommeil, ma peau, mais elle n’a pas empêché la polyarthrite de se propager à l’annulaire gauche et sur le devant du pied. Cette nouvelle atteinte m’a fait terriblement souffrir au point d’accepter le premier traitement de cortisone de ma vie. La vitamine C semble avoir un effet sur les grosses articulations mais pas sur les articulations distales. Je jonglais avec le paracétamol et l’aspirine, les anti-inflammatoires à haute dose et à libération prolongée pour pouvoir danser, et je ne portais plus que des baskets.
La libération
Cet été, j’ai lu le livre de Thierry Souccar, Lait Mensonges et propagande, et j’ai décidé de tout arrêter : plus de mozzarella, plus de parmesan, plus de petit chèvre fermier, plus de brebis basque ! En 3 semaines, j’ai vu fondre littéralement mes inflammations et mes douleurs de 90%. J’ai repris la danse à la rentrée de septembre sans presque plus de gêne articulaire (le gonflement de certaines articulations, malgré les anti-inflammatoires, me gênait). Je revivais ! Cela fait bientôt 2 mois que j’ai arrêté toute consommation de produits laitiers. Je peux remettre des chaussures « normales ». Quel soulagement ! Je regrette vraiment qu’aucun professionnel de santé ou de médecine complémentaire ne m’ait donné le conseil d’arrêter tout produit laitier dès le départ, cela m’aurait évité quelques déformations des doigts de pieds et de main surtout, inesthétiques et irréversibles et ce long parcours douloureux et démoralisant qui a duré 2 ans et 8 mois.
Qu’est-ce qu’arrêter les produits laitiers à côté d’un traitement chimiothérapique au méthotrexate ? Nous avons une médecine qui marche sur la tête ou qui ne veut vraiment pas nous aider à guérir.
* Au sein de
RCMA, sa société, Annette Lexa exerce la toxicologie réglementaire, l’évaluation de risque pour la santé/environnement.