Le pH du sang est une des valeurs les plus étroitement régulées dans la physiologie humaine. La survenue d’une acidémie (pH < 7,38) est un phénomène très grave ne se produisant que si tous les mécanismes régulateurs de l'équilibre acide-base sont dépassés. De plus, il a été montré que le taux de bicarbonates sanguins peut être normal en présence d’une acidose. On ne doit évidemment pas attendre l’acidémie pour diagnostiquer l’acidose. Pour évaluer le degré d’acidité de votre organisme, soyez à l’affût de symptômes éventuels, mais surtout surveillez votre alimentation et votre pH urinaire.
L’indice PRAL
L’indice PRAL (pour Potential Renal Acid Load, charge rénale acide potentielle en français) représente la charge acide potentielle d’un aliment, c’est-à-dire son effet acidifiant ou alcalinisant sur l’organisme. Il s’exprime en mEq/100 g. Si l’indice PRAL est supérieur à 0, l’aliment est acidifiant. Si l’indice PRAL est inférieur à 0, l’aliment est basifiant (ou alcalinisant).
L’indice PRAL d’un aliment dépend de son contenu en protéines et en minéraux, mais aussi de son taux d’absorption et de son métabolisme.
On retiendra que :
- sont acidifiants : viandes, poissons, charcuteries, fromages, céréales raffinées (pain blanc, pâtes non complètes, riz blanc).
- sont alcalinisants : fruits et légumes (frais ou secs), légumineuses, féculents (pomme de terre).
Les fruits et légumes combinent une forte teneur en minéraux alcalins (calcium, magnésium, sodium et potassium) à une faible teneur en minéraux acides (chlore, soufre et phosphore).
Les graisses n’ont pas d’impact sur l’équilibre acide-base (indice PRAL = 0).
Le lait n’a quasiment pas d’impact sur l’équilibre acide-base, par contre les fromages sont très acidifiants.
L’indice PRAL de l’alimentation ancestrale était en moyenne de – 88 mEq/j, alors que celui de l’alimentation moderne est en moyenne de + 48 mEq/j.
Pour prévenir l’acidose chronique, il faut donc privilégier la consommation de fruits et légumes, et limiter celle d’aliments acidifiants à indice PRAL élevé.
La mesure du pH urinaire
Pour rester en bonne santé, le corps cherche à se débarrasser de tous les acides excédentaires qui irritent et déminéralisent ses tissus. La porte de sortie principale qu’il utilise à cet effet est le rein.
Le taux normal d’excrétion des acides par les reins est connu et donne aux urines un pH se situant entre 6,5 et 7,5 chez une personne en bonne santé qui se nourrit correctement.
En mesurant le degré d’acidité des urines, on peut donc déterminer si le corps rejette des quantités normales d’acides ou non. Si le taux d’excrétion des acides est plus élevé que la normale, le pH de l’urine sera également plus acide, indiquant que le corps cherche à se débarrasser d’un trop plein d’acides.
Il existe donc une correspondance étroite entre le pH acide de l’organisme et celui de l’urine : l’urine devient acide, car l’organisme est acide.
Pour évaluer le pH de son urine, il suffit de se procurer en pharmacie des papiers réactifs (rouleaux ou bandelettes) qui changent de couleur en fonction du pH des liquides dans lesquels ils sont trempés.
C’est la mesure la plus simple pour mettre en évidence et suivre l’évolution d’une acidose tissulaire.
Il est conseillé de faire trois mesures par jour pendant cinq jours : sur la deuxième urine du matin (la première urine étant toujours acide car elle contient tous les acides filtrés par les reins et accumulés au cours de la nuit), celle d’avant le repas du midi et celle d’avant le repas du soir. Pour connaître le pH urinaire moyen, on additionne tous les résultats de pH et on divise par le nombre de mesures.
Un pH moyen inférieur à 6,5 traduit un excès d’acide dans l’organisme.