Caractéristiques chimiques
Le bisphénol A (BPA ou 2,2-bis(4-hydroxyphényl) propane contient deux groupements fonctionnels phénols et fait partie des composés organiques aromatiques. Ses autres noms sont : 4,4’-(propan-2-ylidène)diphénol et p,p’-isopropylidènebisphénol.
D’où vient-il ?
Depuis les années 1960, le BPA est utilisé dans la production de matières plastiques et de résines époxy destinées à fabriquer des biberons en polycarbonate, des boîtes plastiques identifiées par le code de recyclage n°7 (PC) et, dans une moindre mesure n° 3 et 6 destinées aux fours à micro-ondes, des emballages alimentaires, des bouteilles d’eau et de lait recyclables, ainsi que des résines tapissant l’intérieur des canettes de boisson et des boîtes de conserve. En usage non alimentaire, le BPA se retrouve dans les pare-chocs, les lunettes, les CD, le papier thermique, les amalgames dentaires…
Où est-il retrouvé ?
Au cours du processus chimique dit de polymérisation, le BPA réagit et se lie indissolublement à la structure du matériau polymère.
Cependant, il a été montré qu’une polymérisation incomplète et/ou une dégradation des polymères par exposition aux hautes températures (micro-ondes, stérilisation) ou dans des conditions de faible pH (aliments acides) peut induire la diffusion de BPA libre dans les denrées alimentaires. On peut ainsi le retrouver dans différents produits notamment les aliments en conserve, les formules pour enfants ou encore les liquides chauffés dans les biberons. Les résines époxydiques étant également utilisées dans les réseaux d’adduction d’eau potable (revêtements de cuves et de canalisations), on peut retrouver du BPA dans l’eau. Des analyses effectuées aux États-Unis ont montré qu’il est présent dans les urines de plus de 90 % de la population.
Effets sur la santé
Le bisphénol A est un perturbateur endocrinien dit «œstrogénomimétique ». Il est capable de mimer l’activité des hormones œstrogènes fabriquées naturellement par l’organisme. Son action serait environ 1000 fois inférieure à celle de l’œstradiol. De faibles quantités de BPA peuvent se révéler néfastes aux systèmes reproductif, neurologique et immunitaire. En 2008, des toxicologues américains des Instituts nationaux de la santé (NIH) ont fait valoir qu’elles pourraient aussi l’être sur le développement du cerveau des fœtus et des nouveau-nés. Depuis une dizaine d’années, plusieurs études ont établi un lien entre l’exposition au BPA à de faibles doses et un risque accru de cancers de la prostate et du sein, d’obésité et de diabète.
Une attention particulière est portée aux nourrissons et aux enfants qui appartiennent aux groupes où l’exposition alimentaire au BPA est la plus élevée par rapport au poids corporel. L’allaitement maternel (en raison de la présence de BPA dans le corps des mères), l’utilisation des biberons contenant du polycarbonate et équipés d’une tétine en PVC, la consommation des aliments et des boissons du commerce comptent parmi les principales sources d’exposition.