Qu’est-ce qui vous a poussée à écrire Déchets Land ?
Anne Belot : J'ai décidé de dessiner cette enquête car il y a une opacité entre deux mondes :
- celui des industriels et du devenir des déchets une fois qu'ils atterrissent dans notre poubelle et qu'ils sont ramassés par les éboueurs.
- celui de la transition écologique.
Quand j'ai commencé à m'intéresser à tout ça, j'avais vraiment l'impression d'être seule au monde, sans solution. Et puis j'ai découvert que beaucoup de gens agissaient et j'ai vraiment eu l'impression d'ouvrir les portes d'un monde inconnu et qui est trop peu mis en avant. C’est pour cette raison que j’ai voulu rassembler tous ces éléments dans Déchets Land.
Pourquoi avoir décidé de lui donner ce format de BD-documentaire?
C'est en 2017 que j'ai eu envie de commencer ce projet car je suis fan de BD depuis que je suis petite. Je me suis rendu compte à cette époque que cela marchait très bien quand j'expliquais ce type de concept aux gens en griffonnant. Au final, je trouve que le format fonctionne bien et qu'il permet de traiter les sujets complexes de façon beaucoup plus légère.
Quels sont les grands thèmes abordés dans ce livre ?
J'ai divisé le sujet en trois parties, avec un premier chapitre "Trop de déchets" qui traite des déchets de manière très factuelle c'est-à-dire le parcours de nos déchets après les avoir mis à la poubelle. Je poursuis ensuite avec la deuxième partie "Pourquoi trop ?" qui dévoile l'aspect lucratif des déchets et la façon dont les industriels les utilisent pour faire du profit. C'est d'ailleurs quand j'ai réalisé que les déchets étaient si lucratifs que j'ai eu envie d'écrire ce livre. C'est aussi à ce moment que j'ai compris pourquoi on continuait à produire autant de déchets alors qu'on a des solutions pour ne plus en avoir. Enfin la dernière partie traite justement de ces solutions qui existent déjà et qui permettent de réduire complètement notre impact écologique.
Si on a envie d'agir après vous avoir lue, quels seraient, selon vous, les 3 actions à faire d’urgence et qui auront le plus d’impact ?
Cela dépend un peu de chacun et de l'environnement dans lequel on vit. Mais je dirais que la première résolution serait de limiter les aliments emballés et de jeter ses biodéchets au compost. Ensuite, je pense qu'il est intéressant de découvrir les produits locaux et de les privilégier au maximum. Enfin, pour que la transition se perpétue sur le long terme, je pense qu'il faut se rapprocher des personnes qui ont fait cette transition ou qui sont en train de la réaliser. Car c'est en s'entourant qu'on crée un mouvement qui solidifiera ces bases de changement et qui permettra de les maintenir sur le long terme.