Caractéristiques chimiques
Les phtalates sont les substances retrouvées en plus grande quantité dans le sang. Ils sont un groupe de produits chimiques apparentés du point de vue de leur structure à l’acide organique connu sous le nom d’acide phtalique. Ils font partie d’une famille de produits chimiques constitués d’un anneau benzénique et de deux groupements carboxylates formant une structure de type diester. Il s’agit de substances principalement utilisées dans les plastiques, notamment les PVC.
Les phtalates les plus couramment utilisés sont le DEHP (Di(2-éthylhexyl) phtalate), qui possède le potentiel toxique le plus élevé, le BBP (Butyl-benzyl-phtalate), le DBP (Di-butyl-phtalate), le DEP (diéthyl-phtalate) et le DINP (Di-isononyl-phtalate). Ces molécules ne comportent pas d’éléments halogènes (brome, chlore…) et sont biodégradables.
Cependant, ils peuvent persister plus longtemps dans certains milieux comme le milieu aquatique où ils vont se mélanger aux sédiments, ce qui rendra plus difficile leur dégradation.
D’où viennent-ils ?
Utilisés depuis 50 ans, la grande majorité des phtalates entrent comme plastifiants dans les plastiques (PVC) et divers matériaux. Ils les rendent souples et flexibles, ils améliorent la tenue aux chocs et au froid ainsi que l’allongement à la rupture (ex : plastique étirable). Les phtalates sont aussi utilisés comme agents fixateurs dans les cosmétiques.
De nombreux objets d’usage courant en contiennent : mastic et produits pour autos, revêtements planche et murs, isolant câbles et fils souples, objets en plastiques (rideaux de douche, adhésifs, colle…), cosmétiques et produits de soin corporel (déodorants, parfum, produits cheveux et corps, vernis…), matériel médical (sacs de sang, gants), jouets et produits pour enfants, emballages alimentaires mais aussi médicaments. La proportion de phtalates dans certains produits peut atteindre jusqu’à 50 % du poids.
Où sont-ils retrouvés ?
L’exposition environnementale aux pthalates peut provenir du contact direct avec l’air, l’eau ou encore la nourriture. La libération des phtalates est possible en raison du faible lien de ces composés aux matériaux auxquels ils ont été incorporés. Les phtalates peuvent migrer à partir des produits qui les renferment (emballages alimentaires par exemple).
Plusieurs études ont montré leur présence dans divers produits alimentaires, dans l’air et dans les poussières domestiques. L’ingestion d’aliments ayant été en contact avec des emballages contenant des phtalates demeure la principale source d’exposition pour la population générale. Pour le DEHP, la contribution de la voie alimentaire s’élèverait à 90 % de l’exposition totale. Certaines sources particulières aux enfants (ingestion de poussières domestiques ou mise à la bouche de produits plastifiés) pourraient expliquer que l’on retrouve plus de phtalates chez les enfants que chez les adultes.
Effets sur la santé
Les principales inquiétudes au sujet des phtalates concernent leurs effets néfastes sur la fertilité (diminution de la mobilité des spermatozoïdes) et sur le développement foetal (augmentation du risque de cryptorchidie, diminution de la distance ano-génitale…).