Des études expérimentales chez le rat hypertendu indiquent qu’un apport élevé en potassium prévient le développement de lésions rénales vasculaires, glomérulaires et tubulaires, indépendamment de son effet sur la pression artérielle. Chez l’Homme, aucune étude n’a encore été menée dans ce sens. Mais c’est surtout sur la survenue des calculs urinaires que le potassium et l’équilibre acide-base ont une influence notable.
Les calculs rénaux, qu'est-ce que c'est ?
Les calculs rénaux sont le résultat de la cristallisation de sels minéraux (le calcium surtout) et d’acides présents en trop forte concentration dans l’urine. Au-delà d’un certain taux, les sels commencent à se cristalliser au niveau des reins et forment une « pierre » appelée calcul.
Le plus souvent, les calculs s’éliminent spontanément en passant à travers les divers conduits du système urinaire.
Dans le cas où les calculs sont suffisamment gros pour bloquer l’uretère (le conduit qui relie le rein à la vessie), ils provoquent de fortes douleurs : c’est ce qu’on appelle la colique néphrétique.
5 à 10 % des individus ont une crise de colique néphrétique au cours de leur vie. Les calculs rénaux sont deux fois plus fréquents chez l’homme que chez la femme. Plus de la moitié des personnes qui ont déjà eu un calcul en auront de nouveau dans les dix ans qui suivent la première crise. La prévention est donc très importante.
Pourquoi apparaissent-ils ?
Une augmentation de l’apport en sel augmente l’excrétion urinaire du calcium (calciurie) qui varie parallèlement à celle du sodium. En clair, cela signifie que plus on mange de sel, plus on en urine. Et le sel éliminé dans l’urine entraîne avec lui le calcium (qui peut se cristalliser donc au passage). Une acidose métabolique augmente la calciurie, alors qu’une alcalose métabolique la diminue.
L’augmentation de l’apport alimentaire en potassium réduit l’excrétion urinaire de calcium et positive la balance calcique. C’est ainsi qu’un apport potassique élevé réduit le risque de calcul rénal calcique.
Toutefois, l’excrétion urinaire de calcium n’est pas seulement influencée par l’apport en potassium. Interviennent aussi l’apport sodé et l’équilibre acide-base.
L’excrétion urinaire de calcium est directement proportionnelle à l’excrétion acide nette, tant chez l’individu normal que chez celui sujet aux calculs rénaux. C’est pourquoi une augmentation des apports alimentaires en bicarbonates fait diminuer la perte urinaire de calcium. Il a été démontré que la charge acide alimentaire est le principal facteur de risque de calcul rénal.
Conseils pratiques
Pour éviter d’avoir des calculs rénaux, et plus encore si vous en avez déjà eu, suivez ces conseils :
1. Adoptez un « régime santé » riche en potassium et pauvre en sodium (voir le programme "Potassium Plus" dans Potassium, mode d'emploi).
2. Surveillez votre taux de vitamine D : la vitamine D augmente l’absorption intestinale du calcium et diminue aussi son excrétion au niveau du rein. Donc, si on manque de vitamine D, l’excrétion urinaire de calcium augmente et le risque de calcul s’accroît.
3. Surveillez votre pH urinaire et maintenez-le dans les limites de la normale.