Vous avez adopté une diète de type cétogène, par exemple pour perdre du poids, traiter l'épilepsie réfractaire ou ralentir la progression d'une maladie d'Alzheimer ou encore celle d'un cancer et vous n'arrivez pas à savoir si votre corps est en état de cétose, c'est-à-dire si votre foie produit des cétones pour fournir de l'énergie à votre organisme en remplacement des glucides ?
La première semaine, la cétose peut engendrer des symptômes désagréables tels que fatigue, maux de tête, mauvaise haleine (fruitée et douceâtre, évoquant l'acétone), soif, faiblesse. Mais une fois l'organisme habitué, il est difficile de savoir si le corps fabrique bien des cétones comme carburant.
Acheter des bandelettes urinaires
Pour contrôler si vous vous trouvez bien en cétose, vous pouvez vous procurer en pharmacie, parapharmacie ou sur Internet des bandelettes réactives servant à mesurer la présence de cétones dans les urines. On trouve également dans le commerce des bandelettes de test urinaire permettant de déterminer à la fois la présence de sucre et de cétones.
Avant d’acheter l’un de ces produits (il existe différentes marques : Ketostix®, Keto-Diastix®, Keto-Diabur®), informez-vous sur son mode d’utilisation et sur la façon dont il convient d’interpréter les valeurs indiquées en demandant conseil au pharmacien et/ou en lisant attentivement la notice.
Si l’urine analysée contient des cétones (acide acétylacétique), la surface réactive de la bandelette change de couleur.
Ainsi, lorsque la quantité de cétones avoisine 15 mg/dl, la plupart des bandelettes affichent une couleur rose-violacée. Le nuancier imprimé sur l’emballage permet de comparer la couleur et donc de déterminer la quantité approximative de cétones présentes dans l’urine. 15 mg/dl (1,5 mmol/l) est la valeur approximative à cibler.
Le bon moment pour faire le test
Le moment le plus pertinent pour effectuer les mesures est le début de soirée (le matin au lever, la quantité de cétones dans les urines est en général faible). Sinon, dans la journée, choisissez un moment où vous vous serez déjà dépensé(e) physiquement mais qui ne suive pas immédiatement un effort intense.
Différentes études indiquent que plus on est en cétose, plus le régime cétogène est bénéfique. Néanmoins, il n’est pas recommandé de dépasser 80 mg/dl (8 mmol/l) (violet foncé). Si cela vous arrive, augmentez légèrement votre consommation de glucides et demandez-vous si vous avez suffisamment bu de liquides. Si vous dépassez nettement ce niveau, c’est peut-être un indice que votre organisme a des difficultés avec le métabolisme des cétones.
Cette situation est extrêmement rare, mais elle exige de vous faire immédiatement examiner par votre médecin traitant.
Les limites du test
Les analyses d’urine ne donnent qu’une indication approximative sur la concentration exacte de cétones dans le sang. Mais si vous éliminez environ 15 mg/dl de cétones par voie urinaire, cela signifie que votre sang en contient une forte concentration et que votre organisme se trouve donc bien en cétose. Il est possible aussi d’être en cétose sans que cela ne soit détecté à l’analyse urinaire : c’est le cas lorsque la mesure est faite juste après un effort physique important, car les cellules ont un grand besoin d’énergie et puisent si efficacement les cétones dans le sang que les reins n’en éliminent pratiquement plus. Vous pouvez faire mesurer de temps à autre votre concentration sanguine par votre médecin.
On trouve également en pharmacie des lecteurs de glycémie qui mesurent la concentration en cétones d’une gouttelette de sang à l’aide de bandelettes spéciales (mais il s’agit d’appareils relativement coûteux).
L'acidocétose du diabétique
Les cétones ont assez mauvaise réputation car elles peuvent atteindre des niveaux très élevés chez les individus atteints d’un diabète de type 1 non contrôlé, un état connu sous le nom d’«acidocétose diabétique». Cependant, il y a un écart supérieur à un rapport de un à dix entre les taux de cétone constatés en cas d’acidocétose et ceux générés par un régime restreint en glucides (« cétose alimentaire »). Comparer les deux équivaut à peu près à amalgamer une inondation et une averse. Loin d’être une menace pour l’équilibre acide-base de l’organisme, la cétose alimentaire est une adaptation tout à fait naturelle, élégamment intégrée à la stratégie énergétique que suit ce dernier chaque fois que, les glucides étant limités, la graisse devient son principal carburant.