Caractéristiques chimiques
Les PCB (parfois appelés pyralènes) sont des composés organiques chlorés comportant deux cycles sur lesquels des atomes de chlore remplacent des atomes d’hydrogène. Leur stabilité chimique leur confère une faible biodégradabilité donc une très longue durée de vie. Ils font partie des POP (persistant organic pollutants) de la Convention de Stockholm. Les PCB s’accumulent tout le long de la chaîne alimentaire : plus on se trouve en bout de chaîne, plus leur concentration est élevée.
Il existe de multiples combinaisons possibles dans la répartition des atomes de chlore (de 1 à 10) sur la molécule de biphényle. Ces différentes combinaisons sont dites « congénères » : il en existe 209 de toxicité différente. Plus le nombre d’atomes de chlore est important, plus un PCB est difficile à dégrader. Parmi ces congénères, les plus fortement chlorés présentent un mode d’action semblables à celui des dioxines. De ce fait, ils ont été classés sous l’appellation PCB de type dioxine (PCB dioxin-like ou PCB-DL). Parmi les PCB-DL, seuls 12 congénères – les plus toxiques et les plus présents dans l’environnement et les organismes vivants – sont régulièrement dosés.
D’où viennent les PCB ?
Les PCB ont été produits industriellement à partir de 1929 jusqu’en 1980. Ils étaient utilisés comme lubrifiants pour la fabrication des transformateurs électriques et des condensateurs, comme isolants dans des environnements à très haute tension (THT), comme fluides caloporteurs dans les environnements à risque d’incendie (navires transportant des carburants), comme fluides hydrauliques dans des environnements à risque comme les mines. Ils sont également utilisés comme adjuvants dans la formulation des huiles, des peintures, des encres, du papier, des adhésifs, des plastiques…
Où sont-ils retrouvés ?
La toxicité et la rémanence des PCB dans l’environnement ont longtemps été méconnues. Avant les années 1970 (date des premières réglementations) aucune précaution n’a été prise pour limiter leur dispersion. Ainsi, ils sont aujourd’hui encore retrouvés dans de nombreux compartiments de l’environnement : anciens lieux de production, d’élimination et d’accidents et, à beaucoup plus grande échelle, sédiments des rivières et des fleuves où ils ont été déversés.
La contamination des cours d’eau a contribué à celle des poissons et de leurs prédateurs (poissons pêcheurs, mammifères marins et homme). Les PCB pouvant être transportés sur de grandes distances, on les trouve également très loin des zones où ils ont été déversés. La surveillance des milieux marins montre une lente décroissance des contaminations en PCB dans les quinze dernières années.
L’alimentation constitue donc la principale voie de contamination de la population générale (plus de 90 % l’exposition totale). Ce sont les aliments riches en graisses tels que poissons, crustacés, lait et produits laitiers, œufs qui sont les plus susceptibles de contenir des PCB.
Effets sur la santé
De fortes expositions aux PCB (rejets accidentels, activités professionnelles) peuvent provoquer des effets cutanés (chloracné, pigmentation des ongles et de la peau), oculaires (œdèmes des paupières, hypersécrétion), pulmonaires, hormonaux ainsi qu’une fatigue et des troubles du foie (altération transitoire de l’activité de certaines enzymes hépatiques).
Pour des niveaux d’exposition plus faibles mais chroniques, les manifestations les plus préoccupantes sont des effets neuro-comportementaux.
De tels effets ont été observés chez le jeune enfant fortement exposé aux PCB pendant la grossesse et l’allaitement : diminution du quotient intellectuel, des capacités de mémorisation et d’apprentissage, des fonctions neuromusculaires, des capacités visuelles.