Lorsque nous avons une déception, lorsque nous perdons une personne chère, lorsqu’un projet s’écroule, il est sain d’expérimenter la tristesse. Le moment de la tristesse va nous inactiver et nous permettre de cesser de désirer, pendant le temps du deuil. La tristesse est une émotion qui stimule le système parasympathique, cette branche du système nerveux qui nous pousse au repos, au sommeil, à la cicatrisation ou au repli sur soi. La tristesse ou la mélancolie nous placent hors du temps pour pleurer une perte, réfléchir à sa signification puis effectuer des changements psychologiques qui nous permettront de passer à autre chose.
Or, si le deuil est utile, la dépression semble préjudiciable à notre santé. Elle se traduit par un sentiment de tristesse associé à l’apitoiement sur soi-même et au désespoir.
De nombreuses études ont tenté d’en mesurer les effets. Si peu d’entre elles ont établi un lien direct entre dépression et maladie, beaucoup ont permis de mesurer l’impact de l’état émotionnel sur la guérison une fois une maladie installée. Or des solutions existent et la dépression n’est pas une fatalité. Toutefois, quand la tristesse prend la forme d’une dépression profonde, reliée à la sensation de ne posséder aucune qualité, au désespoir absolu, à l’absence de joie chronique, à la perte du plaisir gustatif et de tout plaisir lié aux sensations, au sentiment que rien n’a d’intérêt et qu’elle a des effets délétères tels qu’insomnie, confusion, accablement ressenti presque comme une douleur physique, envie de suicide, etc., la solution est médicale et ne relève plus (ou pas seulement) des propos qui suivent.
Les solutions proposées ici sont efficaces tant que vous avez assez de ressort pour les mettre en pratique. Elle sont de trois ordres :
- comportementales,
- cognitives,
- émotionnelles.
Les solutions comportementales
Elles consistent à se détourner de la mélancolie en s’occupant à autre chose et plus particulièrement, à rencontrer d’autres personnes : sortir, aller voir une exposition, un film ou un spectacle. Bref, se distraire en famille ou avec des amis. Les distractions et la convivialité sont efficaces car elles détournent l’attention de la tristesse au profit d’autres sensations. L’important est de sortir de l’isolement qui est la tendance classique de la personne déprimée afin d’être en contact avec autrui. Une solution également efficace est de se tourner vers autrui dans une action généreuse.
Les solutions cognitives
Elles peuvent être résumées sous le terme de « pensée positive ». L’homme a la capacité de sélectionner ses pensées. La pensée positive consiste à focaliser son attention sur des choses réjouissantes. Une veille stratégique est à mettre en place afin d’écarter, chaque fois qu’elles se présentent, les pensées tristes au profit d’images agréables.
La pensée positive passe également par le choix des activités ou des lectures : si vous êtes déprimé, il y a de grandes chances que vous ayez tendance à choisir naturellement les activités les moins amusantes parmi celles qui vous sont proposées. Ayez simplement conscience de cette tendance et prenez la résolution inverse : par exemple, évitez les romans stressants ou tristes, fuyez les films dramatiques et optez pour les comédies, les histoires optimistes. Cela demande une certaine vigilance car vous avez de vieux réflexes. Votre rééducation émotionnelle passe par là. Prenez simplement une résolution et ne vous souciez pas si vous ne la tenez pas en permanence. Penser positif s’apprend et tout apprentissage demande du temps et de la patience.
Les solutions émotionnelles
L’association d’un ressenti positif et de la cohérence cardiaque améliore la régulation émotionnelle globale en accroissant rapidement la propension à ressentir des émotions joyeuses au quotidien. Mais chez les personnes déprimées, Emmanuel Pascal, fort de son expérience de coach cardiaque, propose plutôt un autre type de respiration : la respiration en fréquence 3. Soit 3 cycles de respiration (inspiration/expiration) par minute, ce qui correspond à une inspiration sur 10 secondes suivie d'une expiration profonde sur 10 secondes et ce, pendant au moins 3 minutes, soit 9 fois en tout. Une fois ce rythme respiratoire adopté, il faut donc lui associer une émotion positive pour en ronforcer les effets bénéfiques.