Si toutes nos articulations sont importantes, la colonne vertébrale et le bassin représentent véritablement un pilier posé sur un socle. Les membres inférieurs, supérieurs et notre crâne en sont des extensions, d’un point de vue strictement anatomique bien sûr.
Comment la colonne vertébrale est structurée
Notre colonne vertébrale, composée de 24 vertèbres, est extrêmement sensible à la perte de mobilité et à la perte de ses cambrures. L’architecture de la colonne vertébrale comprend en effet trois courbures :
- une lordose cervicale,
- une cyphose dorsale,
- une lordose lombaire.
Or, sous l’influence de la position assise, de la gravité et de la perte progressive de tonus musculaire, ces courbures ont une forte tendance à être modifiées ce qui a des conséquences dramatiques sur les disques intervertébraux qui jouent le rôle d’amortisseurs entre chaque vertèbre.
Les disques sont formés par l’annulus qui est principalement composé d’une succession d’anneaux de tissus fibreux et par le nucléus (noyau), formé par un gel très riche en eau. Lorsque nous sommes en position allongée et que nous dormons la colonne ne subit plus de pression gravitationnelle verticale ; le nucléus gonfle en se réhydratant. C’est ce gonflement des noyaux de chacun de nos disques qui provoque la raideur de notre colonne vertébrale le matin au réveil.
Cette raideur devrait nous faire éviter toute flexion ou extension de la colonne vertébrale au minimum pendant une demi-heure après le lever afin que les noyaux des disques perdent un peu de fluide. Chaque flexion de la colonne dans les premières minutes de la matinée provoque en effet un stress phénoménal sur le noyau et sur les anneaux fibreux qui composent l’annulus. Malheureusement, chaque matin nous nous asseyons pour prendre le petit déjeuner puis à nouveau dans le bus, la voiture ou sur le vélo pour aller au travail ou à l’école.
Les conséquences des pressions sur les disques
Les longues stations assises que nous adoptons chaque jour entraînent des pressions très importantes sur les disques vertébraux. Ces pressions ne sont pas uniformément réparties, contrairement à celles induites par la position debout. Résultat : les disques sont plus compressés d’un côté que de l’autre. Cela a deux conséquences majeures. Premièrement, le disque ne reprend pas sa forme initiale immédiatement ce qui explique qu’on puisse se faire « bêtement » un lumbago ou une sciatique en ramassant un objet au sol ou en bougeant rapidement la colonne après être resté longtemps assis. Deuxièmement, après des années d’étirement dans la même zone, les anneaux fibreux des disques peuvent se déchirer alors même que le geste et la pression qui s’exercent sur la colonne sont anodins.
Le noyau du disque peut alors se déplacer vers l’extérieur, c’est l’hernie discale. Dans ces conditions, le noyau peut aussi toucher un nerf et l’irriter. C’est la sciatique classique.