L'histoire de Jeanne
Jeanne a neuf ans. C’est une petite fille introvertie. Elle réussit bien en classe et elle est calme à la maison.
Son problème apparaît la nuit : elle fait des cauchemars. Pratiquement chaque nuit, terrorisée, elle appelle ses parents. Ils sont épuisés par ces réveils impromptus qui entrecoupent leur repos. Ils sont sur les nerfs.
Lors de la consultation, Jeanne n’est pas très bavarde : à chacune de mes questions, elle répond par un « J’sais pas… » avec un haussement d’épaules. Elle dit qu’elle ne se souvient pas de ses cauchemars ni de ses réveils nocturnes. Ses parents me demandent de les aider.
L'analyse du Pr Tran : Souvent, durant le sommeil, l’enfant "règle ses comptes" avec son vécu de la journée. Un sommeil agité signifie généralement qu’il a fait face à des choses difficiles. L’enfant, une fois endormi et le contrôle relâché, des choses effrayantes surgissent avec force, sous forme d’images symboliques. Je ne suis pas étonné du cas de Jeanne, car le cauchemar est aussi un rêve, un mauvais rêve. Son inconscient lui parle le soir, quand son contrôle se relâche. Alors je propose, à elle et ses parents, une préparation à l’endormissement pour atténuer la survenue de ces épisodes nocturnes désagréables.
Se préparer à un sommeil de qualité
Je demande à Jeanne quel est l’endroit où elle se sent le plus en sécurité, son lieu préféré.
Une fois les détails de ce lieu notés, je lui propose la
Relaxation profonde avec, en guise de rêverie, un voyage dans son lieu de sécurité que j’appelle le « lieu sûr », en activant ses cinq sens tournés vers ce lieu : ce qu’elle voit, entend, goûte, touche et sent comme odeur.
Elle s’endort, détendue, bercée par ses rêves tranquilles.
J’apprends ensuite aux parents comment guider leur fille dans la Relaxation profonde et la prolonger par Méditarêve pour la sécuriser en allant vers le pays des songes. Ils connaissent bien leur fille et savent ce qui la sécurise.
Qu'est devenue Jeanne ?
Un mois plus tard, la famille revient me voir : les réveils sont moins nombreux et Jeanne n’appelle plus ses parents la nuit. Trois mois plus tard, les cauchemars ont complètement disparu. Jeanne et ses parents n’ont plus besoin de moi et me disent au revoir.
Ce qu'il faut retenir
La Relaxation profonde prépare le corps à un lâcher-prise apaisant. Les rêveries emmènent l’enfant vers son lieu de sécurité jusqu’à l’endormissement. La paix corporelle et mentale lui permet d’accueillir les rêves avec confiance et de mieux vivre les cauchemars.
La présence d’un parent qui guide l’exercice est un gage de sécurité pour l’enfant, un facteur très important dans la réussite de cet exercice.
Retrouvez les deux méditations proposées ici par le Pr Tran dans son livre Méditasoins ainsi que 12 autres méditations adaptées à divers maux de l'enfant.