On entend beaucoup parler de « détox », « détoxification » et autre méthodes qui permettent à l’organisme d’être « nettoyé », purifié. Mais qu’en est-il vraiment ? Info ou « intox » à juste titre ? Je tente d’éclaircir le sujet dans l’article qui suit, puisque, avec le retour du printemps et le renouveau de la Nature, le sujet est plus que d’actualité !
Permettre à notre corps de mieux éliminer les substances qui le polluent est un principe vieux comme le Monde et était déjà utilisé il y a plusieurs millénaires, dans toutes les formes de médecines antiques. C’est la médecine traditionnelle chinoise et la naturopathie, entre autre, qui ont remis au goût du jour cette pratique ancestrale. Mais certains, plus récemment, s’en sont emparés comme d’une méthode « miracle » pour améliorer sa santé, atteindre l’éveil spirituel ou perdre du poids… et profiter de surfer sur un nouveau business bien lucratif !
Tout organisme, en fonctionnant normalement, utilise des nutriments, des métabolites et produit des déchets (cela est aussi valable pour les animaux et en particulier les animaux domestiques qui peuvent partager notre vie). De quels types sont ces déchets ? Deux origines possibles : externe comme les produits chimiques, les toxiques (dont l’alcool, le tabac, les drogues), les métaux lourds, qui pénètrent dans notre corps par l’alimentation, la respiration, la peau, … etc. ou interne car produits par le métabolisme (ammoniac, urée, acides, …etc.). Si nous ne nous débarrassons pas de ces produits (parfois extrêmement agressifs et pouvant conduire à la mort s’ils ne sont pas éliminés), notre organisme s’encrasse et ne fonctionne plus comme il le devrait ; s’ensuit alors de multiples symptômes « d’encrassage » comme fatigue, difficultés de digestion et d’assimilation, rétention d’eau, douleurs articulaires, inflammations diverses,… La liste peut être interminable selon chacun de nous !
Mais, la Nature ayant tout prévu depuis toujours, nous possédons plusieurs systèmes très élaborés pour permettre à celui-ci de se régénérer et donc de faire face à cette « pollution » : ce sont les émonctoires. Il s’agit d’organes programmés entre autre à cet effet et dont le fonctionnement permet un drainage de ces substances. Ils sont au nombre de 4 : les reins, le foie, les poumons et le colon.
Pour faire simple :
-Les reins filtrent notre sang en continue et le débarrasse de ses déchets solubles dans l’eau.
- Le foie est l’organe épurateur par excellence (parce qu’il reçoit tout notre sang également) grâce à la bile et aux sels biliaires qu’il produit lors de la digestion, pour solubiliser les déchets liposolubles (non solubles dans l’eau).
- Les poumons permettent quant à eux d’éliminer les déchets gazeux dans le CO² expiré.
-Le colon, par les selles, élimine les résidus impropres à la digestion ou retrouvés dans les sels biliaires produits par le foie.
Il existe un émonctoire « annexe », la peau, qui, grâce à la sueur, élimine aussi des toxines. Pour les femmes, on pourrait aussi considérer que l’utérus, avec le cycle menstruel et les règles, participerait à éliminer encore des substances par le flux sanguin (d’où la problématique de certaines pilules contraceptives qui empêchent les règles).
Malgré leur redoutable efficacité, les émonctoires peuvent se fatiguer et ne plus être aussi compétents à cause de notre mode de vie stressant, pollué : ils s’encrassent, au même titre que le corps, laissant le champ libre à des pathologies plus ou moins graves, toujours plus en recrudescence. Voici quelques pistes pour que votre organisme retrouve toutes ses capacités ainsi que sa bonne santé en permettant le drainage de ces organes précieux :
-Plusieurs thérapies proposent des solutions naturelles pour relancer la machine : la phytothérapie, la gemmothérapie (alliance de l’homéopathie et de la phytothérapie en utilisant les bourgeons ou jeunes pousses de plantes) et la nutrithérapie. Je ne peux que vous indiquer quelques conseils simples et vous incite, dans tous les cas, à consulter un spécialiste compétent (comme pour tout traitement de santé, quel qu’il soit) car il peut y avoir des contre-indications (grossesse, âge, pathologies associés,…).
-En phytothérapie, plusieurs plantes, seules ou en synergies, drainent efficacement les émonctoires : artichaut, reine des prés, chardon-marie, tilleul, boldo, desmodium, cassis, … car elles agissent sur le foie et/ou les reins. On peut les utiliser en tisane, décoction, sous forme de gélule ou liquide en extraits fluides. Plus elles sont concentrées, plus l’effet est important. Le jus de sève de bouleau ou d’aubier du tilleul, plus doux mais tout aussi efficaces, sont à noter également. Mais toujours sur conseils avisés !
-En gemmothérapie, les extraits de bougeons de romarin ou de genévrier sont les plus employés. Il existe des mélanges prêts à l’emploi vendus en magasins spécialisés, pharmacies, parapharmacies ou sur internet permettant ce type de drainage. N’hésitez pas à demander conseils.
-Enfin, en nutrithérapie (phytothérapie + oligo-éléments), voici quelques références utiles pour vous drainer, précisément aux changements de saisons, et pour éviter une déminéralisation ou une fuite de micro-éléments :
*ERGYDRAINE® (laboratoire NUTERGIA), draineur général, à raison d’1 bouchon dans un grand verre d’eau le matin, pendant 1 mois ou dans 1L d’eau à boire sur la journée, pendant 1 mois (il vaut mieux commencer sur peu de temps et renouveler à chaque changement de saison). Composition : reine des prés, artichaut, cassis, aubier du tilleul + sélénium, chrome, molybdène.
*ERGYEPUR® (NUTERGIA), draineur plus orienté sur le foie, à raison d’un bouchon aussi par jour, dans un grand verre d’eau, pendant un mois. Composition : artichaut, boldo, chardon-marie et desmodium + zinc, manganèse, cuivre, chrome, sélénium et molybdène.
L’avantage supplémentaire réside dans l’obligation de boire (surtout si vous optez pour la deuxième option d’Ergydraine®). Boire suffisamment est une piste pour accompagner le corps dans la gestion de ses déchets. Mais attention, boire en abondance peut avoir des effets néfastes et éventuellement, l’associer à un jeûne, plus ou moins long, peut aussi être contraire à l’effet souhaité (Cf. article sur le jeûne paru en 2014).
Pour finir, je vous renvoie obligatoirement à l’article que j’ai déjà publié l’an dernier sur la flore intestinale et qui est complémentaire de celui-ci : si la barrière intestinale n’est pas efficace, les toxines et les éléments étrangers néfastes pénètrent dans l’organisme et contribuent à l’encrasser. Donc pour réguler aussi ce problème, il faut un microbiote sain, une barrière intestinale fonctionnelle et donc éliminer un éventuel « leaky gut syndrome ». Une fois l’intestin réparé et en état de fonctionnement « normal » et l’organisme est correctement drainé, l’état de santé ne peut que s’améliorer grandement. S’il reste encore des symptômes ou des problématiques quelconques, alors une supplémentation étudiée et adaptée peut être mise en route pour soulager ces maux, toujours accompagnée par un professionnel spécialisé.