Qu’appelez-vous la «symbiotique» ?
La symbiotique, dans le sens où je l’entends, fait référence à une coopération étroite entre l’hôte, notre organisme, et les différents microbiotes qu’il abrite. Selon des études récentes, ces microbiotes jouent un rôle crucial dans le maintien de l’homéostasie, c’est-à-dire l’équilibre interne du corps.
Les cellules humaines étant environ 10 fois moins nombreuses que les
microorganismes présents dans notre corps, favoriser une bonne coopération entre nos cellules et nos différents microbiotes (buccal, nasal, intestinal, vaginal, cutané…) me semble essentiel. Cela permet de prévenir les déséquilibres, les dysbioses, qui peuvent conduire à des pathologies qui souvent deviennent chroniques.
Comment votre alimentation a-t-elle évolué au cours de votre vie ?
Comme celle de tous ceux qui s’intéressent de près à ce domaine et cherchent à optimiser leur alimentation : avec les informations disponibles. Le problème, c’est que les informations disponibles ne sont pas toujours justes, il faut savoir discerner les sources fiables de celles qui le sont moins. La nutrition partage de nombreux points communs avec la religion : elle a ses chapelles et ses paroles d’évangile, dont certaines sont souvent éloignées des principes de base qui garantissent la santé optimale de nos corps « paléolithiques ». Les génies font face aux charlatans sans savoirs et totalement décomplexés. Il faut donc un certain temps pour se frayer un chemin dans cette science avec clairvoyance. Les éditions Thierry Souccar se sont donné pour mission de faciliter cette démarche depuis plus de 17 ans. Pour ma part, cela fait maintenant plus de 45 ans que je me consacre à cette quête.
Diriez-vous aujourd’hui que vous suivez le régime « paléo » ?
Dans ses fondamentaux oui ! Mais j’y ajoute des éléments nutritionnels et culinaires qui facilitent la résilience avec laquelle un organisme est censé traverser une vie, malgré de puissants obstacles alimentaires qui s’opposent à sa nature même.
Il y a des paramètres métaboliques qui sont beaucoup plus difficiles à obtenir aujourd’hui, qu’à une époque où la pollution, la
transformation chimique des aliments, et la surabondance de calories vides de nutriments (pour ne citer qu’elles) n’existaient pas.
Or, je le répète encore, nos corps ne sont absolument pas faits pour fonctionner d’une autre façon. C’est là toute la difficulté et l’art d’une approche en naturopathie fonctionnelle.
Que pensez-vous du gluten ?
Je pense qu’il ne doit surtout pas être surreprésenté dans une alimentation quotidienne. Son impact sur les organes digestifs, le cerveau et le squelette, est beaucoup trop déséquilibrant pour leurs bons fonctionnements respectifs. Les travaux du Dr David Perlmutter à cet effet sont sans équivoque, ainsi que ceux du remarquable Dr Robert Lustig. Notre pain quotidien a fait l’objet d’une des plus grandes transformations de toute l’histoire des aliments. Notre corps ne sait donc plus que faire avec une telle source de sucre à effet quasi-immédiat, et d’un effet si corrosif de sa protéine, concernant la paroi de nos intestins, pour ne citer qu’elle…