Se faire opérer est souvent une source de stress et d’incertitudes. Pourtant, une bonne préparation peut faire toute la différence pour mieux vivre l’intervention et optimiser la récupération. C’est le message clé du Dr Philippe Veroli, anesthésiste-réanimateur, qui partage dans son livre Opération réussie ! des conseils concrets pour être acteur de sa santé avant et après une opération. Alimentation, gestion du stress, exercice physique, compléments alimentaires… autant de leviers qu’il détaille pour aider les patients à mieux affronter cette épreuve.
Pourquoi avoir écrit ce livre ?
Parce que cela n’avait pas été fait ! Les patients sont assez ignorants de tout ce dont je parle dans le livre. Or c’est important qu’ils puissent être acteurs de leur santé et de les informer sur ce qu’ils peuvent faire pour ne pas subir passivement une intervention et participer à son succès.
En lisant ce livre, on comprend qu’on doit se préparer à une opération comme à une épreuve sportive. Pourquoi ?
Tout acte chirurgical est une agression, même si le but est d’aller mieux au bout du compte, c’est quand même un stress. Comme pour toute agression, plus l’organisme est résistant au moment où il la subit, mieux il va la tolérer et plus vite il va s’en remettre.
Pour être bien préparé, il faut être en forme physiquement, bien nourri, ne pas avoir de déficits nutritionnels, et dans de bonnes dispositions psychologiques.
Dans ce livre, vous donnez de nombreux conseils tant sur l’alimentation, l’exercice, les compléments alimentaires, la gestion du stress… En pratique, en tant qu’anesthésiste-réanimateur, avez-vous le temps de donner tous ces conseils à vos patients ?
Oui, c’est chronophage. Le système de santé tel qu’il fonctionne actuellement n’est pas du tout favorable et le temps de consultation est souvent trop court, aussi bien en médecine générale que pour les spécialistes. C’est un choix personnel que fait le médecin d’avoir cette dimension dans sa consultation. Pour ma part, je prenais du temps avec les patients qui étaient disposés à écouter car beaucoup ne sont pas intéressés par cette approche et préfèrent ne s’occuper de rien. Il faut un patient qui ait une oreille attentive. Il y a aussi le type d’intervention qui est en jeu : pour une intervention mineure en ambulatoire, tous ces conseils sont moins importants, par rapport à une opération majeure, avec une agression chirurgicale importante et une hospitalisation de plusieurs jours. Tout dépend du terrain de la personne et de l’intervention qu’elle va subir.
Si l’opération est une urgence, que l’on n’a pas le temps de se préparer avant, peut-on encore agir après l’opération ?
Oui, tout à fait ! Évidemment, l’idéal est d’avoir le temps de se préparer. Mais si on est opéré en urgence, il y a encore moyen après l’opération de mettre en place les mesures que je préconise pour aider son corps à récupérer plus vite. Le bénéfice ne sera peut-être pas aussi grand que si on avait commencé avant l’opération, mais cela aide quand même. Dans le livre, je donne l’exemple d’Yvonne, une dame âgée de ma famille qui était globalement en assez bonne santé, mais qui s’est cassé le col du fémur de façon imprévue. Le pronostic de ces fractures est assez redoutable chez les personnes âgées, puisque presque la moitié décède dans l’année. Elle a bénéficié d’un soutien nutritionnel, entre autres, et cela lui a permis d’avoir une bonne issue et une bonne récupération.
Le livre s’adresse surtout à un public adulte. Mais y aurait-il des recommandations que vous pourriez faire pour des enfants ?
Les enfants ont une meilleure énergie vitale, ils ont souvent moins de problèmes liés à l’âge ou à une vie malsaine. Globalement ils ont une meilleure vitalité et une meilleure santé. On peut quand même faire des choses pour les enfants : au niveau nutritionnel, avoir une bonne alimentation, suffisamment riche en protéines, leur donner des vitamines C et D avant une opération (pour les doses, demander à un professionnel). S’ils sont stressés, les massages sont souvent efficaces et les enfants apprécient.