Vous le savez pour maigrir, il faut, entre autres, que les apports énergétiques soient inférieurs aux dépenses énergétiques. Dans ce but, la pratique régulière d’une activité physique et sportive est grandement bénéfique. Non seulement la pratique sportive permet d’augmenter les dépenses énergétiques, mais en plus elle favorise le bien-être et la santé. Malheureusement, les effets bénéfiques de la pratique sportive ne se font ressentir qu’après de nombreuses heures de pratiques. Cependant, selon certaines études, une séance sportive peut apporter un bénéfice immédiat dans la gestion du poids.
L'effort fait manger moins
Une méta-analyse parue en 2013 (1) a analysé le déficit calorique de l’effort (DC) représenté par la différence entre calories dépensées durant l’effort et calories ingérées après l’effort. Cette méta-analyse a mis en évidence un effet régulateur de l’exercice physique sur la faim. En effet, les apports caloriques constatés dans les heures qui suivent un entraînement sont souvent inférieurs aux apports nécessaires pour remplacer totalement ce qui a été dépensé durant l’effort. L’apport énergétique absolu est, quant à lui, conservé ou diffère très légèrement par rapport au groupe contrôle. Les auteurs notent, tout de même, que le DC provoqué par l’effort est minoré lorsque l’offre alimentaire post effort est majorée ! En outre, cette méta-analyse montre que plus l’effort est intense et traumatisant (par exemple course à pied plutôt que vélo) plus le DC est important. Quant à la marche et aux exercices de musculation, le DC est moins prononcé que pour les autres types d’effort (vélo et course à pied). Le niveau de pratique pourrait moduler cet effet anorexigène qui semble plus marqué chez les sportifs de moindre de niveau.
Un effet au niveau des hormones régulant l'appétit
Afin d’analyser les raisons de cet effet anorexigène de l’effort, une autre méta-analyse (2) de la même équipe est parue en mars 2014 compilant 20 études et 241 personnes. Cette méta-analyse met en évidence un rôle modulateur de la pratique d’un effort physique sur les hormones régulant l’appétit. Ainsi, un effort unique permet de supprimer la sécrétion de ghréline (hormone stimulant l’appétit) qui est normalement sécrétée par le système digestif. Un effort permet aussi de stimuler la sécrétion de molécules anorexigènes sécrétées par le système digestif comme le PYY (peptide YY) et le GLP-1 (glucagon like peptide 1) et le PP (pancreatic polypeptid).
La pratique sportive possède donc bien des effets bénéfiques dans la lutte contre le surpoids. Une partie de ces effets vient de l’augmentation de la dépense calorique engendrée par l’effort. Une autre partie se fait grâce aux modifications biochimiques qui vont freiner l’appétit juste après un effort et limiter la compensation des calories dépensées. Et n’oublions pas les bénéfices de la pratique sportive sur les conséquences du surpoids (régulation de la tension artérielle, résistance à l’insuline notamment).
Conclusion : si vous voulez maigrir, suivez donc un modèle alimentaire de qualité, mais n’oubliez pas de faire de l’exercice.
Références
(1) Schubert MM, Desbrow B, Sabapathy S, Leveritt M. Acute exercise and subsequent energy intake. A meta-analysis. Appetite. 2013 Apr;63:92-104.
(2) Schubert MM, Sabapathy S, Leveritt M, Desbrow B. Acute exercise and hormones related to appetite regulation: a meta-analysis. Sports Med. 2014 Mar;44(3):387-403.