Pourquoi il arrive que le régime Seignalet échoue

Pourquoi il arrive que le régime Seignalet échoue

Le taux moyen de réussite du régime Seignalet se situe entre 80 et 95% pouvant atteindre un chiffre proche de 100% pour 10 affections (sclérodermie, angor, dépression endogène, diabète de type 2, dyspepsie, acné, aphtose, bronchite chronique, gastrite, urticaire).
L’impatience des personnes est un handicap pour elles-mêmes. Par manque de patience, les personnes finissent par douter, puis croire que la réussite n’est pas pour elles. Cette attitude les conduit à l’abandon du régime Seignalet. Or le point le plus important de ce régime est de « croire que c’est possible » car cette notion encourage la personne à être déterminée.
Les améliorations se font sentir en général entre 3 et 8 mois après le début de l’adoption du régime sans gluten et sans lait. Dans ma pratique, la période la plus longue constatée pour arriver au silence total des symptômes (d’une polyarthrite rhumatoïde) a été de 15 mois (18 mois dans la pratique du Dr Seignalet). Il faut donc encourager les âmes fortes à aller tutoyer la frontière des 18 mois.
Dans la préface du livre de Jean Seignalet, on lit sous la plume du Dr Henri Joyeux : « Là où la médecine a tout essayé sans succès, la rigueur du régime Seignalet donne des résultats inespérés ». Henri Joyeux est professeur de chirurgie en cancérologie et directeur pendant plus de 20 ans du laboratoire de nutrition et de cancérologie expérimentale à l’Institut du cancer de Montpellier.

Jean Seignalet a répertorié un certain nombre de causes qui peuvent mettre en échec l’alimentation sans gluten, ni laitage:

  • L’hypochlorie gastrique
  • Les molécules dangereuses dans le côlon droit
  • Les déficits en enzymes au niveau digestif
  • Un régime trop court
  • Le mauvais état structurel de l’intestin grêle
  • La candidose chronique
  • Les foyers infectieux persistants
  • Le stress
  • Les médicaments
  • Les hormones sexuelles (la différence entre les hommes et les femmes)

L’hypochlorie gastrique

Il s’agit d’un déficit de production d’acide chlorhydrique par la paroi de l’estomac pour deux raisons majeures:

  • Un déficit structurel dû à une atrophie de la paroi de l’estomac.
  • Un déficit suite à la prise permanente de médicaments inhibiteurs de la pompe à protons (Oméprazole, Inexium, Mopral, Pantoprazol, Inipomp, etc.) qui réduisent la production d’acide chlorhydrique. Ces médicaments sont donnés lors de la prise d’anti-inflammatoires au long cours ou dans le cas de brûlures gastriques ou de régurgitations acides. Or ces deux pathologies sont réduites au silence en 6 à 8 semaines avec un taux de réussite élevé.

La bonne production d’acide chlorhydrique a deux actions essentielles:

  • Préparer la digestion des protéines et des glucides.
  • Stériliser le plus possible les aliments en tuant les virus, les bactéries ou les parasites.

Le déficit en acide chlorhydrique va multiplier par 1000 ou 10 000 le nombre de bactéries qui passent dans l’intestin grêle. Il faut savoir qu’une bactérie en milieu favorable peut doubler toutes les 20 à 30 minutes. Ainsi le risque de voir des fragments bactériens traverser la paroi de l’intestin grêle et rejoindre la circulation sanguine devient important. Cette hypochlorie gastrique peut donc maintenir des pathologies en activité.

Les molécules dangereuses dans le côlon droit

Il s’agit plus de fragments bactériens qu’alimentaires. En effet la concentration en bactéries de l’intestin grêle inférieur (proche du côlon) est d’environ 1 000 000 par millilitre et passe dans le côlon à 10 000 milliards. Pour certaines personnes, les fragments moléculaires bactériens peuvent traverser la paroi du côlon droit et tomber dans la circulation sanguine. On peut envisager comme le conseillait Catherine Kousmine (en 1987) des lavements évacuateurs du côlon (des conseils pour effectuer ce type de lavement dans 52 semaines pour vivre bien sans médecin).

Les déficits en enzyme au niveau digestif

On sait que les enzymes digestives découpent les protéines, les lipides et les glucides essentiellement dans la lumière de l’intestin grêle. Il existe beaucoup d’enzymes tout le long de l’intestin grêle mais il est nécessaire d’apporter un complément d’enzymes. C’est ce que fait le suc pancréatique.
En cas d’insuffisance pancréatique le nombre de molécules alimentaires mal découpées augmente. Ainsi la quantité des molécules nocives est plus élevée. « L’accumulation plus importante de ces structures augmente le risque de pathologies auto-immunes, encrassantes ou éliminatoires » (Jean Seignalet).
Il faut se souvenir de la notion suivante : les enzymes ont besoin de vitamines et de certains minéraux (zinc, magnésium) pour être activées. Ainsi le déficit en vitamines et minéraux, non compensé par les compléments alimentaires ne fait qu’augmenter le dysfonctionnement des enzymes.
La prise de compléments alimentaire est indispensable aux enzymes mais aussi à l’ensemble du fonctionnement de toutes les cellules de l’organisme.
L’apport d’enzymes par voie buccale peut s’avérer utile : « cette enzymothérapie est utilisée depuis des décennies en Allemagne mais mal connue en France » (Jean Seignalet). On connaît en France un médicament : le Créon, composé d’enzymes protéolytiques, lipolytiques et amylolytiques.  

Un régime trop court

C’est le problème le plus important.
Les patients sont majoritairement trop pressés pour obtenir un résultat favorable. Ils restent accrochés au mode d’action des médicaments dont les effets se font ressentir rapidement. En diététique, il faut accepter un long processus de décrassage pour «  Réduire les maladies au silence avec le régime Seignalet ».
À titre d’exemple les colites, les gastrites peuvent céder en 6 à 8 semaines mais il faudra dans la majorité des cas 3 à 8 mois pour les autres pathologies, voire parfois 12 à 18 mois. Il y aura des périodes de calme et d’activité inflammatoire avant d’atteindre le but recherché.
En cas d’échec après 18 mois, on pourra envisager des actions ciblées d’exclusion alimentaire.

Persistance d’une souffrance de l’intestin grêle

Le facteur déterminant est la paroi de l’intestin grêle. Si celle-ci est structurellement trop abimée, la perméabilité de cette paroi persiste à un niveau trop important. Cette situation devient sans espoir. Il existe en laboratoire un test pour apprécier cette perméabilité, c’est le test « lactulose – mannitol ».
Avant de conclure à une telle situation il faut bien prendre conscience de respecter au moins deux conseils de base :

  • La prise de compléments alimentaires.
  • L’apport quotidien d’une huile équilibrée en oméga-3/6, enrichie en vitamine D3 avec 100 000 UI en versant la totalité d’un flacon de 10 ml de Zyma D gouttes 10 000 UI par millilitre, ou prendre séparément 10 à 12 gouttes de Zyma D soit 3 000 à 3 600 UI. Vous pouvez aussi choisir la vitamine D du Laboratoire D Plantes à 400 UI par goutte et donc prendre 8 à 10 gouttes, soit 3 200 à 4 000 UI par jour.

Si cela est bien respecté on peut envisager en cas d’échec de supplémenter en glutamine. Se souvenir que les cellules de l’intestin grêle représentant une surface moyenne de 300 m2 sont toutes renouvelées en 3 à 4 jours par division. Ces cellules (entérocytes) sont très avides de glutamine.
Certains conseillent des probiotiques qui sont des bacilles lactiques et des prébiotiques qui sont des engrais à probiotiques. En général je ne conseille jamais la glutamine ni les probiotiques car sans eux on obtient de bons résultats. Néanmoins je comprends que les personnes tenues en échec puissent se complémenter en glutamine, en probiotiques et en prébiotiques. C’est à elles d’en juger l’efficacité.

La candidose chronique

Cette maladie est due à Candida albicans, une levure naturelle des muqueuses digestives. Le Candida peut devenir dangereux quand il quitte sa forme normale arrondie pour la forme mycélienne (sorte de filaments). Ses prolongements poussent entre les cellules de l’intestin grêle comme le lierre entre les pierres sèches des murs. Les filaments pénètrent jusqu’aux vaisseaux sanguins et lymphatiques.
Il faut traiter cette candidose, même si cela s’avère souvent difficile à cause d’une résistance aux médicaments antifongiques. Cette pathologie peut entretenir une hyperméabilité de l’intestin grêle.

Les foyers infectieux persistants

Une infection dentaire ou pulmonaire persistante entretient une inflammation. À ce niveau le risque de passage dans le sang de fragments bactériens est réel. Cette situation non soignée par antibiotiques peut faire échouer le régime Seignalet.
De plus les mucosités bronchiques ramènent des bactéries qui vont, par déglutition, tomber dans l’estomac. Si ces bactéries ne sont pas stérilisées par l’acide chlorhydrique de l’estomac, elles vont modifier la flore de l’intestin grêle. Ces bactéries sont la source de fragments bactériens qui peuvent traverser l’intestin grêle fragilisé par cette présence bactérienne.
Dans l’infection pulmonaire on retrouve souvent des bactéries « Proteus mirabilis ». La montée des anticorps anti-Proteus mirabilis coïncide souvent avec une crise de polyarthrite rhumatoïde. D’autres bactéries sont en lien avec d’autres maladies auto-immunes. Il faut donc tout faire pour traiter ces foyers infectieux.

Le stress

Mon expérience de dix années me démontre la corrélation impressionnante entre un stress important ou une répétition de stress et l’apparition de pathologies liées à l’hyperméabilité de l’intestin grêle. Souvent les pathologies apparaissent dans les 3 à 4 mois qui suivent ce stress. Ce délai semble correspondre à une saturation de l’organisme par des macromolécules issues de l’intestin grêle. Cette relation entre stress et pathologies est retrouvée dans 98 % des cas.
Il est donc important de réduire le stress. Les compléments alimentaires (magnésium notamment) sans oublier l’huile équilibrée en oméga-3/6, enrichie en vitamine D3 participent efficacement à la réduction du stress.

Les médicaments

La prise de médicaments sur de longues périodes favorise l’hyperméabilité de l’intestin grêle. Par exemple : les AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens comme l’ibuprofène), les corticoïdes, les antibiotiques, la chimiothérapie, la radiothérapie.
En règle générale ces médicaments ne posent pas de problèmes, on doit seulement se poser la question de leur responsabilité quand on est en échec après 18 mois de régime Seignalet.

La différence entre les hommes et les femmes

Les femmes sont plus souvent touchées que les hommes par les pathologies liées à l’hyperméabilité de l’intestin grêle. Faut-il voir dans cette différence une situation hormonale ? D’un côté les œstrogènes, de l’autre les androgènes. On sait que les œstrogènes facilitent l’hyperméabilité de l’intestin grêle. Je constate aussi que les femmes sont plus impactées par le stress que les hommes.

Jean-Marie Magnien
Ancien Biologiste des Hôpitaux - Chef de Service
Pharmacien - Nutritionniste – Nutrithérapeute
Enseignant universitaire en Médecine Nutritionnelle à Bruxelles

 

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