Quelles sont les nouveautés apportées dans Le cancer aime le sucre, par rapport à son édition précédente (« Combattre le cancer avec le régime cétogène ») ?
J’ai actualisé les connaissances. L’édition précédente a été publiée il y a plus de quatre ans et depuis j’ai appris de nouvelles choses, j’ai progressé et bien évidemment il est important que les patients atteints de cancer aient accès à ces informations. En quatre ans, imaginez le nombre de recherches qui ont vu le jour grâce à des chercheurs passionnés par les pouvoirs des aliments. Ces recherches sont toujours plus pointues, toujours plus précises, et nombreuses sont celles menées sur l’humain et pas seulement sur des lignées de cellules ou des modèles animaux. Dans Le cancer aime le sucre, j’ai exposé comment, grâce aux aliments, les patients peuvent renforcer tous les systèmes de défense de l’organisme, ce qui est essentiel durant la maladie. Comment aussi l’alimentation peut perturber les cellules souches cancéreuses. Dans cette édition, j’alerte aussi sur la prise de certains suppléments nutritionnels.
Quels sont les patients qui peuvent mettre en place un régime cétogène ? À quel moment et que peut-on en attendre ?
Tous sauf ceux atteints de leucémies et dès l’annonce de la maladie si possible. Mais il n’est jamais trop tard pour le démarrer. On peut en attendre beaucoup de choses : des traitements mieux tolérés, qui semblent boostés même, une meilleure énergie, un bon état nutritionnel, car le patient mange exactement ce dont son corps a besoin. Rien n’est laissé au hasard avec le régime.
Les personnels médicaux sont-ils toujours aussi réticents vis-à-vis de cette alimentation ?
Dans le milieu médical, il y a beaucoup à faire, même si on voit que les choses ont bougé. Il y a globalement dans ce milieu-là peu d’intérêt, y compris de la majorité des diététiciens, des nutritionnistes, pour les résultats des travaux de recherche. Et plutôt que de reconnaître le manque de connaissance, c’est traduit par : « rien n’est prouvé ». Ce qui est faux. De très nombreuses études sont disponibles – pour le savoir il faut s’y intéresser - et à portée de tout soignant, pour que le dépoussiérage ait lieu et se fasse sur les bases de la science bien sûr. Ces études sont celles étudiant spécifiquement le régime cétogène. Il y en a en cours à Gustave Roussy. Des recherches étudient aussi le lien entre glycémie et cancer, insuline et cancer, etc.
Vous voulez sourire (ou pas) : un oncologue a dit à une de mes patientes, qui lui a dit suivre un régime cétogène, qu’elle pouvait manger du sucre et se faire plaisir car ce n’est pas prouvé que les cellules cancéreuses mangent du sucre. Or ce même oncologue lui a déjà fait passer un PET scan, un examen qui se sert de l’avidité du sucre des cellules cancéreuses pour les détecter. À titre d’infos, on sait depuis les années 1930, avec Otto Warburg, qui a été prix Nobel, que les cellules cancéreuses se nourrissent de sucre. Pourquoi vouloir priver la patiente du régime cétogène et tenter de la convaincre de manger du sucre ?
Quels compléments alimentaires pouvez-vous conseiller en parallèle ?
Il y en a beaucoup et c’est déterminé au cas par cas. J’ai donné beaucoup d’informations à ce sujet dans le livre. Un seul point commun : je donne du magnésium à tous mes patients car au début du régime il y a une fuite de magnésium.