Où se trouve exactement la prostate ? Est-ce que ce cancer est recherché systématiquement lors d’un simple check-up ?
La prostate est un petit organe situé dans le bassin, pas très loin de la vessie et son rôle est de produire du sperme. Le cancer de la prostate est détecté grâce à un test sanguin appelé PSA. C’est un test très simple qui peut être réalisé chez tous les hommes. Quand le taux de PSA est élevé, cela suggère un cancer de la prostate.
Ce n’est donc pas le test que tous les hommes redoutent quand ils vont chez leur médecin ?
Le toucher rectal réalisé par les médecins traitants permet dans certains cas de découvrir un cancer mais la majorité des cancers de la prostate sont découverts grâce au dosage du PSA qui est moins intimidant.
Que signifie le terme PSA ?
C’est l’acronyme de Prostate Specific Antigen. C’est un test sanguin aboutissant à une valeur numérique. Ainsi un homme jeune peut présenter un taux de PSA de 2 ou 3 sans que ce soit considéré comme anormal.
À quel âge commence-t-on à dépister ce cancer ?
Nous recommandons de commencer à le rechercher dès la quarantaine. La maladie apparaît en général plus tard au cours de la cinquantaine ou de la soixantaine mais c’est un test tellement simple qu’il serait dommage de passer à côté d’un diagnostic.
Pourquoi une détection précoce est-elle importante ?
Il y a 20 ans, le test du PSA n’existait pas. Maintenant grâce à ce test nous pouvons détecter un cancer à un stade si précoce qu’il suffit de le surveiller, sans avoir forcément à le traiter.
Pourquoi, s’il est si simple, certains hommes ne font pas ce test ? Ils ont peur ?
Oui, la peur peut jouer un rôle car le traitement de ce cancer et ses suites possibles sont des perspectives qui font peur et qui font que certaines personnes préfèrent ne pas être testées ou ne pas suivre de traitement.
Si on ne fait aucun traitement que se passe-t-il ?
Comme pour tous les cancers, s’il n’est pas traité, le cancer de la prostate peut se propager à tout le corps et devenir incurable.
Il existe aussi une peur liée à la sexualité. Pouvez-vous nous en dire plus là-dessus ?
C’est en fait une question liée au traitement plus qu’au cancer. Ce qui est assez troublant dans cette maladie, c’est que certains types de cancer ne nécessitent pas de traitement. C’est triste que des hommes présentant ce type de cancer à bas risque se fassent traiter car les traitements disponibles affectent la sexualité et rendent souvent les hommes impuissants, de manière transitoire ou permanente.
Dans votre livre vous dites que les hommes ont tellement peur du mot cancer qu’ils optent pour un traitement même quand ce n’est pas nécessaire.
C’est un bon résumé du livre. Le cancer de la prostate est le seul cancer où des chirurgiens – en l’occurrence les urologues – sont aux commandes. Donc, logiquement, ces médecins recommandent la chirurgie en première intention. Les patients ont tout intérêt à poser des questions à leur médecin et à se renseigner sur d’autres options thérapeutiques avant d’accepter la chirurgie. J’ai écrit ce livre pour que les hommes n’abdiquent pas face au premier médecin qu’ils voient – leur urologue en l’occurrence – car il n’y a pas que la chirurgie pour traiter le cancer de la prostate.
Selon vous, est-ce que les chirurgiens sont ouverts à d’autres types de traitement ? Après tout, la chirurgie est le domaine qu’ils connaissent le mieux, c’est peut-être pour cela qu’ils la conseillent en premier.
Je pense que certains sont très ouverts d’esprit, d’autres moins. Mais pour moi, tant qu’on opérera ne serait-ce qu’un seul homme qui n’en a pas vraiment besoin, ça sera une véritable tragédie.