Si les Français ont une mortalité cardiovasculaire très basse par rapport aux habitants des autres pays occidentaux (à situations socio-économiques et facteurs de risque sanitaires équivalents donc), ce serait grâce à leur consommation de vin. Depuis la découverte en 1992 de ce French paradox, la recherche sur les effets de l’alcool et du vin sur la santé s’est amplifiée. Il est désormais établi que les personnes qui boivent régulièrement un peu d'alcool (environ un verre quotidien chez la femme, deux chez l'homme) jouissent d'une meilleure santé que celles qui ne boivent jamais.
Mais d’où vient cet effet bénéfique de l’alcool et du vin ? Et si la réponse était à chercher du côté de l'évolution ?
L’alcool, un héritage préhistorique
Selon Robert Dudley, un chercheur de l'université du Texas (Austin), l'alimentation de tous les primates frugivores (y compris les hominoïdes) depuis 40 millions d'années est caractérisée par la consommation de fruits mûrs, qui renferment un peu d'éthanol (environ un 1 %). La compétition pour ces fruits est intense chez les primates, car un fruit mûr est sensiblement plus riche en micronutriments et les individus qui en mangent régulièrement résistent mieux que les autres aux infections et aux maladies. La sélection naturelle a probablement favorisé les primates qui décelaient l'odeur de l'alcool et l'appréciaient… en petite quantité. Il faut noter, en effet, que les primates évitent les fruits trop mûrs, pas assez sucrés et trop alcoolisés.
Première conclusion : si l'alcool à dose régulière et modérée était néfaste à la santé, nos ancêtres amateurs de fruits mûrs n'auraient pas eu d'avantage sélectif sur leurs congénères.
Deuxième conclusion et non des moindres : nous sommes probablement génétiquement faits pour consommer cet alcool au repas, et non en dehors.
Quel alcool boire quand on suit un Modèle paléo ?
L’avis de Mark Sisson : le vin rouge est la boisson alcoolisée à choisir en priorité en raison de ses impressionnantes propriétés antioxydantes. Des études récentes ont montré les avantages pour la santé du resvératrol contenu dans le vin rouge à tel point que les extraits de vin rouge sont désormais devenus des compléments alimentaires très populaires. La bière doit être marginale (après tout, elle est fabriquée à partir de céréales !) et les alcools forts et les mélanges à base de boissons sucrées représentent les options les moins recommandées. Notez que les calories présentes dans l’alcool (sept par gramme) sont dépourvues de valeur nutritionnelle et sont le plus souvent brûlées en premier ce qui signifie que la consommation d’alcool interrompt le processus de combustion des graisses.
D’autre part, les études scientifiques ont clairement montré que la consommation excessive d’alcool, c’est-à-dire supérieure à deux verres par jour, pouvait augmenter le risque de cancer (au même titre que les accidents de voiture, les divorces, les bagarres et autres tribulations de la vie), alors soyons clair : je recommande une consommation d’alcool extrêmement responsable avec une nette préférence pour le vin rouge.